Désireuse de « coller » à sa base électorale, l’UMP a largement relayé le combat des adversaires de la théorie du genre, ne ratant pas une occasion de dénoncer « l’idéologie » des socialistes et du gouvernement.
« Choqué », Jean-François Copé a ainsi affirmé comprendre « l’inquiétude des familles » et estimé que « la priorité de l’école doit rester les savoirs fondamentaux ».
Mais le parti dit « de droite » n’a pas toujours défendu cette ligne. Il fut un temps où il émettait des propositions quasiment identiques à celles émanant du PS et qu’il « combat » aujourd’hui.
Au printemps 2011, l’UMP, déjà dirigée par Jean-François Copé, avait organisé des « états généraux » du parti, qui devaient poser des propositions, en attendant que Nicolas Sarkozy entre en campagne. Une séance portait sur la place des femmes dans la société, l’occasion d’aborder les « questions d’égalité des sexes et les stéréotypes de genre ».
Comme on peut le lire sur l’image ci-contre (cliquer ici pour agrandir), ou sur la page que le parti consacrait à cette convention, l’UMP proposait « d’introduire dès la maternelle des séances consacrées à la mixité et au respect hommes-femmes », soit ce que font entre atures les « ABCD de l’égalité » mis en place par le gouvernement Ayrault, et maintenant critiqués.
Plus ironique encore, l’utilisation, dans le texte de la convention UMP, des fameux termes que le parti conspue aujourd’hui :
- « Amener les enfants à se sentir autorisés à adopter des conduites non stéréotypées. »
- « Il faut aider les filles et les garçons à percevoir positivement leur genre et celui du sexe opposé. »
Le document relatif à la convention en question offre une sélection encore plus ample de termes dénoncés actuellement :
- « Il conviendra de mieux sensibiliser les jurys à l’égalité professionnelle et aux discriminations liées au genre. »
- « Il est nécessaire d’aider les managers à remettre en cause les stéréotypes de genre. »
- « Les médias recréent un monde binaire, voire archaïque, et transmettent des représentations liées au genre presque régressives, loin du monde actuel. »
En 2011, l’UMP, loin de juger « dangereuses » les « études de genre », s’en inspirait très clairement, et proposait bel et bien de sensibiliser les enfants aux questions de « genre », ce « dès la maternelle ».
On peut aussi rappeler qu’en 2008, Nadine Morano, alors ministre de la famille, s’était prononcée en faveur de la GPA (bénévole). On parlait alors plutôt de « mères porteuses ». Les stratégies électorales de l’UMP ont changé depuis.