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Prisons de France : zones de non droit

Le député UMP de l'Aube Nicolas Dhuicq est allé mardi 11 février 2014 visiter la maison centrale de Condé-sur-Sarthe, accompagné d'une délégation de professionnels. Il communique :

"Dans un contexte qui voit quatre à cinq agressions par mois sur les surveillants depuis l'ouverture fin mai 2013, il a pu constater un renversement des valeurs dangereux pour la sécurité.

Un prisonnier qui détruit une porte ouvrant sur une salle d'activités n'est non seulement pas puni mais le personnel reçoit l'ordre de changer la porte immédiatement. Plusieurs meubles ont déjà été vandalisés par la population carcérale en moins de neuf mois, un détenu a déjà arraché des grilles de protection en acier entourant un espace de promenade et une barre de dix centimètres bien acérée manque ! Pour aller sur l'un des trois terrains de sport il est possible de contourner le portique de détection des métaux à l'aller et au retour si le gardien n'oblige pas les détenus à le franchir, au lieu d'avoir un espace qui contraint mécaniquement à ce passage obligatoire. Que d’aberrations !

Alors qu'il s'agit de détenus condamnés à de longues peines pour des actes d'extrême violence : parmi les activités offertes aux détenus on trouve: la boxe (à la demande d'un détenu), ainsi que des stages rémunérés à la gestion d'entreprises ! Le but est-il d'entrainer les prisonniers au combat au corps à corps, et à la gestion des trafics multiples dont ils ont déjà une parfaite maîtrise ?

L'établissement était prévu pour recadrer les détenus violents, afin qu'ils rejoignent, calmés, leur établissement d'origine, mais la nouvelle politique consiste à l'employer comme une maison centrale régulière. Or, au lieu de deux surveillants par couloir donnant sur les cellules on trouve un seul personnel, pire presque 60% des gardiens sont des débutants. L'environnement fait de béton n'est pas adapté à cette nouvelle politique et à des séjours sur plusieurs années.

Comme dans toutes les centrales les conditions de location de téléviseurs et d'accès aux chaînes sont plus basses que pour les citoyens non incarcérés. Est-ce justifiable? La loi doit aussi évoluer pour qu'un détenu qui a commis des actes de violence puisse être privé, pour un temps, d'accès à l'unité de vie familiale, sans quoi aucune pédagogie n'est possible.

Il est temps que les maisons centrales bénéficient à nouveau d’un cadre contenant, pédagogique et sécuritaire dans l'intérêt de la société et des membres de l'administration pénitentiaire. Sinon, à force de détruire les symboles et l'autorité des personnels, les centrales de France deviendront des zones de non droit! Or, la prison préfigure souvent la société avec dix ans d'avance."

Michel Janva

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