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C’est parti pour le recensement biométrique des fonctionnaires

Depuis le 5 mars, un recensement biométrique est à l’œuvre pour connaître enfin le nombre réel de fonctionnaires dans le pays. Une sorte de police de l’administration a été créée pour contrôler la réalité de chaque emploi public sur le terrain.
Combien de fonctionnaires régulièrement inscrits la fonction publique guinéenne compte-t-elle actuellement ? 100 000 ? 106 000 ? Plus ? Les statistiques sont contradictoires. Mais une chose est sûre : les effectifs sont pléthoriques. “Le nombre de fonctionnaires a même doublé en dix ans (passant de 50 000 à plus de 100 000, ndlr)”, a estimé le Premier ministre, Mohamed Saïd Fofana.
Une explosion de la masse salariale qui pèse de plus en plus lourdement sur le budget de l’État. Pour tirer les choses au clair, le gouvernement a lancé, début mars, une importante opération de comptage de fonctionnaires et agents contractuels permanents de l’État. C’est le deuxième en moins de cinq ans. Mais le nouveau recensement, qui se veut exhaustif, a cela de particulier qu’il est biométrique. Désormais, la fiche de chaque fonctionnaire de l’État contiendra, en plus des données alphanumériques (nom, prénoms, âge, date et lieu de naissance), des données biométriques (photo et empreintes digitales). Une carte sera délivrée à chaque agent recensé.
Financement de la Banque mondiale
L’opération est mise en œuvre par le ministère de la Fonction publique, de la Réforme de l’État et de la Modernisation de l’administration à travers un financement de la Banque mondiale pour un montant de 1,9 million de dollars (1,42 million d’euros).
Le recensement se déroule en deux étapes : la première consiste en la numérisation des fiches d’identification des agents dans les départements ministériels, gouvernorats, préfectures, sous-préfectures, ensuite, des équipes d’identification seront déployées sur le terrain pour prendre les photos et numériser les empreintes digitales.
Un opérateur technique, le français Gemalto Innovatec, a été recruté par les soins de la Banque mondiale pour procéder au recensement dans chacune des quatre régions naturelles que compte la Guinée. Aucun délai pour la durée de l’opération n’a été avancé pour l’instant.
Chasse aux agents fictifs
Pour garantir la sécurité du système et éviter la fraude, un département chargé de l’inspection générale de l’administration publique a été créé afin de contrôler l’effectivité de la présence des fonctionnaires sur leur lieu de travail. “C’est une sorte de police d’administration”, s’enthousiasme un cadre du ministère de la Fonction publique.
Le gouvernement entend certes maîtriser le nombre de fonctionnaires et sécuriser le fichier de la fonction publique, mais le principal enjeu de ce recensement biométrique reste la lutte contre la fraude. C’est une chasse aux agents fictifs (décédés, déplacés ou détachés, doublons) qui permettra de combler un important manque à gagner, à l’image de ce qui a été fait récemment au Sénégal, où le recensement biométrique a permis de déceler plus de 11 000 agents fictifs.
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