Ce qui devait arriver arriva. Depuis le coup d'état ultranationaliste à Kiev, le nouveau pouvoir multiplie les propos russophobes et les menaces contre les russophones – la majorité de la population à l'est du pays. Privés de médias en russe (interdits), submergés par une propagande quotidienne, ils fuient un pays dont la situation économique est de plus en plus désastreuse. Ou se révoltent. Hier, Donetsk et Kharkov ont déclaré leur indépendance. Et souhaité l'entrée des troupes russes pour protéger les populations; les villes de l'est s'embrasent les unes après les autres. L'Ukraine est au bord de la guerre civile.
Depuis plusieurs semaines, des milliers de personnes se rassemblent quotidiennement sur les places des principales villes de l'est de l'Ukraine – ainsi à Kharkov, Donetsk, Lugansk ou encore Zaporojie. Plusieurs fois, des affrontements ont opposé la foule russophone à l'administration mise en place par le nouveau pouvoir ; cette dernière est pour l'essentiel constituée d'oligarques mafieux, comme Sergueï Taruta à Donetsk, et de leurs obligés.
Par ailleurs les ultra-nationalistes ukrainiens sont la principale force d'un pays en décomposition. Issus de l'ouest du pays – économiquement pauvre et russophobe – ils se lâchent quasi-quotidiennement sur les populations de l'Est (plus riche, industrialisé et majoritairement russophone) où ils sont envoyés pour tenter de « tenir » le pays. Ainsi, à Zaporojie, ils onttabassé des citoyens qui organisaient une manifestation de soutien à la Crimée indépendante. La police et la justice aux ordres de Kiev préfèrent regarder ailleurs. Les russophones sont pour ce nouveau pouvoir des citoyens de seconde zone.
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