Entretien avec José Meidinger
Le 8 mai prochain sera diffusé en boucle sur TV Libertés un documentaire de José Meidinger intitulé Grèce : les « bienfaits » de la crise ! L’occasion pour Boulevard Voltaire de revenir avec l’auteur sur la situation actuelle…
Que les Grecs soient fascistes (général Metaxás) ou communistes (Míkis Theodorákis), une tendance lourde demeure : le nationalisme. Aujourd’hui, et si j’en crois votre documentaire, ce sentiment paraît demeurer plus vif que jamais…
Votre observation est pertinente à ceci près : le général Metaxás n’était pas « fasciste », il était « metaxiste ». Il appartenait à l’une des grandes familles de Céphalonie (« mon » île d’adoption voisine d’Ithaque), les Metaxás, mieux connus pour… leur cognac ! Le général Metaxás s’illustra pendant la guerre de 1897 contre l’oppresseur ottoman et lors des guerres balkaniques. Revenu à la vie civile, il se lança dans l’action politique en militant pour une « troisième civilisation hellénique », réunissant les splendeurs de la Grèce antique païenne et de la Grèce byzantine chrétienne.
Nommé Premier ministre en 1936, il instaura un régime dictatorial pour remettre de l’ordre dans une Grèce mise à mal par la crise des années trente. En 1939, il opta, comme la Suisse, pour la neutralité de son pays, et fit parvenir à Mussolini un « Ὄχι » (Non) cinglant à son ultimatum l’invitant à se rendre illico presto… Ce « non » de Metaxás à l’Italie fasciste – qui prendra une déculottée en envahissant la Grèce -, inspire et anime encore aujourd’hui la résistance opiniâtre des Grecs face aux ukases néo-mussoliniens du FMI, de Bruxelles et de la chancelière de l’Euro-Reichsland…