Notre système électoral a agi comme une cocotte-minute sans soupape de sécurité.
J’ai toujours été un chaud partisan du scrutin à la proportionnelle, même lorsque je votais encore pour un parti dit de gouvernement. Les arguments en faveur du scrutin majoritaire m’ont très tôt paru comme des sophismes adaptés à la sauce « républicaine » pour gruger l’électeur et consolider un bipartisme de façade. Depuis le week-end dernier, il n’y a plus de doute. Le scrutin majoritaire non seulement donne une représentation infidèle de l’opinion de la nation mais il produit en plus deux effets pervers redoutables :
- Il conforte les majorités politiques dans une fausse sécurité qui finit par creuser le fossé avec l’opinion ;
- Se sentant lésée, l’opinion publique est encouragée dans une attitude de défiance et se radicalise toujours davantage.
En somme, notre système électoral a agi comme une cocotte-minute sans soupape de sécurité, d’où les résultats « explosifs » de l’UKIP en Grande-Bretagne et du FN en France lors de cette dernière élection à la proportionnelle, et les résultats beaucoup plus mitigés de l’opposition, observés en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et en Espagne où ce mode de scrutin est la règle.