Lu dans Minute :
"En tant que candidat présent au second tour, les dépenses officielles de Sarkozy ne devaient pas dépasser un plafond légal, fixé à 22 509 000 euros. Or Sarko aurait trouvé ce plafond trop bas pour ses grandes ambitions. Du coup, les dépenses supplémentaires n’auraient pas été facturées au candidat Sarkozy mais à l’UMP. Le parti aurait ainsi épongé le surplus en réglant à Bygmalion des factures aux intitulés fantaisistes.
Si cette tricherie est établie, ça sera la deuxième fois que Sarkozy est pris en flagrant délit. Le 19 décembre 2012, la CNCCFP (Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques) avait déjà rejeté ses comptes de campagne (rejet confirmé en juillet 2013 par le Conseil constitutionnel). Alors que Sarko n’avait déclaré « que » 21 339 664 euros (en dessous du plafond), la CNCCFP avait estimé que ses dépenses réelles se montaient à 22 872 615 euros (soit quelque 363615 euros au-dessus du plafond). [...]
Si les accusations de Bygmalion, étayées par Jérôme Lavrilleux, sont justifiées, le dépassement des comptes de campagne de Sarko ne se limite plus à 363615 petits euros mais à environ 10 millions! [...]
Que l’UMP le veuille ou non, si triche il y a eu, l’élection en a été faussée! Au premier tour, Hollande avait obtenu 28,63 % des suffrages, suivi de Sarko avec 27,18 % et de Marine Le Pen avec 17,90 %. Or est-il impensable que, sans les millions supplémentaires dépensés pour battre la campagne, Sarko n’ait pas atteint le même score ? Et si, sans ces millions, il avait fait… 5 % de moins ? Par transfert, Marine Le Pen ne les aurait-elle pas gagnés ? Cela fait certes beaucoup de si mais on ne peut exclure que, sans cette triche, Marine Le Pen aurait pu se qualifier pour le second tour! Malheureusement, on ne peut pas refaire l’histoire. A défaut, à cette histoire, il serait enfin temps de donner une morale: tout tricheur à l’élection suprême devrait être frappé d’une inéligibilité à vie. Ça serait la moindre des choses."