Extrait du discours prononcé par le Général Lalanne-Berdouticq (ancien commandant du 3ème REI (Régiment Étranger d’Infanterie) et ancien chef du BDL (Bureau De Liaison) de la FINUL (Force Intérimaire des Nations Unies au Liban), lors de la clôture d'une récente session de l'IHEDN :
"Méfions-nous du prêt à penser. Il est presque toujours faux et ordonné à des fins peu recommandables.
Non le Kosovo n’est pas meilleur après la campagne qu’y ont conduite les alliés en 1999, montée suite à une incroyable guerre d’intoxication médiatique diabolisant les Serbes et présentant les Albanophones comme des anges persécutés…
Il en résulta la fondation du premier pays presque totalement mafieux du continent européen, dont la population originelle, serbe, a été sans pitié chassée de chez elle dans le silence des médias ; ses monastères détruits et ses maisons incendiées.
Non l’Afrique d’aujourd’hui ne vit pas mieux que du temps de la colonisation, à commencer parce que l’esclavage (personne ne le dit) et les massacres ethniques sont repartis de plus belle et que bien des États officiellement constitués sont en faillite aussi bien financière que politique.
Non la Libye d'aujourd'hui n'est pas meilleure que celle d'hier, puisque au demeurant elle n'existe tout simplement plus, et que son tyran a été remplacé par d'autres, en plus grand nombre.
Non la démocratie occidentale n’est pas applicable à tous les continents et à tous les pays. D’abord parce que ce n’est pas un système unique (voyez comme la nôtre est différente de celle des États-Unis ou d’Israël, ou bien encore de la Grande-Bretagne) ; ensuite parce que ce système politique ne peut s’épanouir qu’au sein de peuples voyant la personne comme un individu et non comme une partie d’un tout (société personnalistes contre sociétés holistiques)…
Dans les grandes questions du monde n’oublions jamais de considérer le paramètre démographique. Il est capital et le silence des médias et des analystes sur ces sujets en dit long sur l’aveuglement – qui ne peut qu’être volontaire – de nos élites autoproclamées.
Ainsi, quel est l’avenir de l’Allemagne, qui aura perdu sept millions d’habitants en 2030 et se verra peuplée en grande partie de ressortissants d’origine turque ? Sera-t-elle-la même ?
On sait que l’islam confond la sphère publique et la sphère privée en refusant absolument de distinguer "Dieu" et "César". Or, cette distinction est à la base même des systèmes démocratiques.
Enfin, oublie-t-on qu’une population peut être chassée de chez elle, ou se voir remplacée par une autre, les autochtones se retrouvant alors comme étrangers sur leur propre sol ?
Sans remonter à la diaspora juive du premier siècle, pensons aux Coptes d’Égypte, aux chrétiens de Turquie et d’Asie (20% de la population en 1900 alors qu’ils sont aujourd’hui 0,02%, soit mille fois moins) ou bien encore aux Serbes du Kosovo, déjà cités (90% de la population en 1900 et moins de 10% aujourd’hui) !
Hors les idéologues, qui peut être assuré qu’en France, nous sommes à l’abri de tels phénomènes ?
Refuser d’examiner la question sous couvert de mots en -isme est singulièrement irresponsable.
Or, entendons nous que l’on pose cette question ? – Non !"