Sophie de Ravinel ne s'astreint pas à exiger d'elle-même la décence élémentaire de respecter ces Français qui souffrent.
Sophie de Ravinel, grand reporter au Figaro en charge de la gauche, a le mépris facile. Cette « grande dame » s’est offusquée des propos d’un chauffeur de taxi un peu trop « popu » à son goût. Le monsieur s’est plaint et a entamé le refrain classique du « tous pourris ». Madame de Ravinel n’était pas d’humeur à entendre les grognements d’humeur de son cocher, dont la mission consistait uniquement à la transporter de son aéroport vers un lieu protégé duquel elle aurait pu continuer à ignorer ces Français d’en bas qui l’ennuient.
Philippe Muray aimait à dépeindre les artistes médiatiques telle une nouvelle caste aux privilèges spéciaux. Il usa, durant sa carrière, d’un néologisme pour les nommer : « artistocrates ». Sophie de Ravinel n’est pas une artiste, et se défend même sur Twitter d’être une bobo ; elle préfère revendiquer son appartenance à la classe des « Aribo », se démarquant par sa supériorité de qualité et de naissance par rapport aux premiers cités. « Aribo » signifie « aristo bohème ». En somme, des bobos à particules : eux ne sont point parvenus par le fruit de leur labeur à un mode de vie bohème, ils en jouissent pleinement depuis la plus petite enfance. Du moins, c’est ce que la journaliste a laissé entendre à un internaute qui la qualifiait de « bourgeoise déconnectée », ce qui ne manqua pas de la vexer.