En ce mercredi 17 septembre, la Cour des comptes a publié son rapport annuel sur la Sécurité sociale, la Mère des trous, déesse du Vide abyssal.
Chaque rapport de la Cour des comptes est un pavé dans la mare. Ça fait un grand sppplllaaaatch ! Puis les éclaboussures retombent en pluie et se dissolvent gentiment tandis que les remous s’apaisent. Passé les coassements indignés, la mare retourne à ses eaux troubles et la populace du marigot se remet à grenouiller en rond.
En ce mercredi 17 septembre, la Cour a publié son rapport annuel sur la Sécurité sociale, la Mère des trous, déesse du Vide abyssal. On y découvre, horresco referens, l’ampleur intersidérale et non moins sidérante de la fraude aux cotisations. Toutes branches confondues, celle-ci aurait atteint en 2012 le record jamais égalé – et sans doute largement dépassé depuis – de 20 à 25 milliards d’euros. Un montant qui a presque doublé en 8 ans pour atteindre 5 % du montant total des cotisations et contributions sociales (y compris la CSG-CRDS, l’assurance-chômage et les retraites complémentaires), soit encore 1 point de PIB.
En tête des « escrocs », les entreprises du bâtiment et le commerce pour des montants respectifs de 3,8 et 3,3 milliards d’euros, soit 22 % et 12 % du total de chacun de ces secteurs d’activité. C’est colossal. Explosent en effet, dans ces deux branches, travail au noir et emploi de « travailleurs détachés » (vrais ou faux), ces derniers étant soumis aux cotisations sociales de leurs pays d’origine, souvent très inférieures à celles de la France. France qui détient, il faut aussi le dire, des records en cette matière : 49,51 % de charges patronales pour les salariés non cadres, 50,11 % pour les cadres.