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Les yeux grands ouverts

La propension de Nicolas Sarkozy à se défausser de ses propres turpitudes en les imputant aux autres ne se dément pas constatait Marine Le Pen ce matin au micro de Bruce Toussaint sur I télé. La présidente du FN réagissait aux propos du mari de Carla Bruni, en meeting à Lambersart dans le Nord hier soir, qui « expliquait », comme le font rituellement tous les dirigeants de son parti depuis deux ans et demi, que la situation lamentable dans laquelle se trouve la France découle du refus de Marine d’appeler à voter pour lui en 2012! Il est déjà loisible de se demander ce que l’élection duchampion de la droite euromondialiste aurait véritablement changé dans le fond, en lieu et place du celle du champion d’une gauche du même tonneau. Nous le rappelions dernièrement, c’est le très bruxellois député UMP Alain Lamassoure, qui confiait au début du mois au Figaro que »Manuel Valls mène la politique que nous aurions dû mener » . Pour le reste, faut-il que M. Sarkozy et son équipe soient à ce point convaincus de la bêtise des Français pour tenter de leur faire oublier qu’ils ont été au pouvoir l’Etat pendant dix ans!

« Sarkozy revient par la droite » commente Le Figaro ce matin détaillant les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy. En l’espèce la reprise de promesses de la campagne de 2007 et jamais appliquées lorsqu’il était au pouvoir et/ou de points du programme du FN comme laréduction du nombre des fonctionnaires ( il n’a cessé de croitre entre 2007 et 2012 notamment avec la multiplication des entités clientélistes, administratives régionales ), le recours au référendum(le résultat de celui de 2005 fut bafoué par l’UMPS), la fusion des conseils régionaux et généraux (plaidée en vain par Bruno Gollnisch il y a plus de dix ans devant la Commission Balladur)…

Le porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy, le député-maire UMP de Tourcoing, Gérald Darmanin, indiquait pour sa part sur RTL ce matin que le président battu de 2012 incarnait désormais une  « droite de progrès« . C’est à dire une droite qui n’est pas celle des « conservateurs » et des « réactionnaires »,  qui a rompu avec la ligne du discours national- patriotique tactiquement imposée par Patrick Buisson en 2012  a-t-il précisé.

Un progressisme européiste que les Français payent déjà au prix fort.  Le Sarkozy de la gauche,  le Premier ministre Manuel Valls, n’avait pas de mots assez durs pour fustiger la méchante Allemagne devant les députés lors de son discours de politique générale. C’était à prévoir, M.  Valls avait perdu de sa superbe ce début de semaine à Berlin où il a été gentiment humilié  par Angela Merkel.

Celle-ci a écouté poliment les suppliques du Premier ministre lui demandant des délais et une inflexion de sa politique de rigueur sans y céder en rien. Un brin cruelle, la chancelière allemande s’est même fendue de commentaires ironiques sur la caractère « fascinant » de la politique française en ce moment (joli mot pour caractériser les atteintes répétées au prestige de l’Etat, à la morale élémentaire, à la fonction présidentielle), vantant avec le même petit sourire en coin les réformes « impressionnantes » entamées par le trio Hollande-Valls-Macron…

Ce qui est pour le coup fascinant et impressionnant, c’est bien le caractère méthodique des attaques contre l’identité européenne par ceux là même qui, normalement, devraient être au premier chef concernés par sa défense. Mais nous savons que l’Europe hors sol voulue par les européistes, tous les présidentiables de l’UMPS, est tout sauf conforme au vraie génie de notre civilisation.

Nicolas Bay a ainsi justement réagi à l’étude publiée le 18 septembre dernier,  intitulée « Gérer les migrations économiques pour mieux répondre aux besoins du marché du travail« , dans laquelle  » l’OCDE et la Commission Européenne invoquent une fois de plus le prétexte du vieillissement de la population pour justifier l’immigration et le dogme de la libre-circulation des personnes au sein de l’Union Européenne« . Là ou le FN prône « la mise en place d’unepolitique soutenant véritablement la natalité des familles françaises et permettant ainsi d’assurer la solidarité générationnelle ».

Ainsi, « alors que plus de 8,5 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté, que les difficultés pour se loger et même se soigner touchent un nombre chaque jour plus important de nos compatriotes, les commissaires de Bruxelles semblent donc déterminés à poursuivre une politique d’immigration massive qui n’a  engendré que troubles économiques, sociaux, sécuritaires, et culturels » souligne ce député frontiste.

C’est aussi dans ce contexte  que la France gronde, se cabre, celle des invisibles, des relégués, des déclassés, la France des cocus du sarkozysme et du  hollandisme,  de la droite et de la gauche bruxelloises qui ont vendu à nos compatriotes les lendemains qui chantent, ceux de lamondialisation heureuse.

Manuel Valls s’en est inspiré pour son discours de politique générale lors du vote de la confiance (il sera bien incapable d’en tirer les conclusions qui s’imposent), Libération s’en est émue,Marianne y voit une prise de conscience susceptible d’enrayer la progression du FN… La France périphérique -« Le livre qui accuse la gauche » dixit Libé- nouvelle étude du géographe Christophe Guilluy (et de son collaborateur Christophe Noyé) décrit par le menu les conséquences de la mondialisation sur la France d’en basEn clair, du refus et/ou de l’incapacité des partis dits de « gouvernement » de protéger efficacement les Français les plus modestes de ses effets indésirables.

Le Point l’expliquait également, « pour avoir expliqué comment la logique de ségrégation est à l’oeuvre dans toutes les classes sociales et comment les catégories populaires se sont retrouvées enfermées en dehors des villes, (Christophe Guilluy) est devenu la bête noire d’une partie de la gauche ».

Dans un chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 23 septembre, Gérard Leclerc notait en effet que « la presse de gauche est sur des charbons ardents, car ce sont les fondamentaux de son idéologie qui sont remis en cause par Christophe Guilluy (…). Le géographe est même comparé au philosophe Michel Onfray, qui après avoir été une des figures phare de la gauche est en passe de devenir un de ses cauchemars. Pensez : Onfray a osé s’en prendre à la théorie du genre, qui, on le sait bien, n’existe pas, et aux ABCD de l’égalité« .

La bête noire de la gauche et la droite euromondialistes c’est surtout la France d’en bas si l’on suit M. Guilluy dans son raisonnement et tel qu’il le confie dans l’entretien qu’il a accordé au site du Point la semaine dernière.  » Le racisme social fait partie du modèle de pensée dominante. L’idée qu’il faut rééduquer les masses et les remettre dans le droit chemin est très répandue dans la classe politique. Les catégories populaires sont perçues comme l’obstacle qui empêche la mondialisation d’avancer. On considère qu’elles votent mal, qu’elles s’égarent dans la religion – surtout quand il s’agit d‘islam – et que seule une bonne éducation des masses réglera la situation ».

Des classes populaires » qui, « rejetées à la périphérie » résumait encore Mariannne, « se retrouvent loin des marchés de l’emploi dynamique des grandes métropoles qui sont, elles, pleinement intégrées à la mondialisation. Pour la première fois même, ces classes populaires ne vivent plus là ou se crée la richesse« . L’étude de ce géographe « dessine ainsi un pays coupé en deux. D’un coté, une France qui marche intégrée à l’économie mondialisée. De l’autre, une France périphérique, larguée, regroupant 60 % de la population où se concentrent les fragilités économiques et sociales ».

Rappelons que dans  son livre précédent, Les Fractures françaises, M. Guilluy proposait déjà une lecture géographique des conséquences de la mondialisation sur la société française, notant que  »les milieux populaires sont ceux qui ont été les plus exposés à la mondialisation et au multiculturalisme. Or on ne les a pas armés pour. « 

Nous nous étions fait l’écho sur ce blogue, ce livre lui valu d’être sévèrement tancé par lesintellectuels de gôche en ce qu’il validait le discours du FN. Dans un entretien accordé au JDD en 2011, l’auteur indiquait que « les représentations de la France d’hier, tout comme la géographie électorale d’hier, sont en train de s’effacer. C’est la conséquence de la reconstruction sociale mais aussi économique des territoires. Aujourd’hui, il y a deux France, celle des métropoles, en phase avec la mondialisation, qui inclut les banlieues, et celle où se redéploient les nouvelles classes populaires. Des zones rurales, des petites villes, des petits villages, certaines zones périurbaines ». »

« Cela forme la France périphérique, où progresse le vote FN« . Mais aussi l’abstention (60% aux élections européennes) comme un ultime (?) bras d’honneur désespéré à cette « classe politique hors-sol » qui ne représente plus la France en souffrance.

« En milieu populaire, la référence gauche-droite n’est plus opérante depuis au moins deux décennies : une tendance encore plus marquée chez les jeunes générations ». Seul le vieillissement du corps électoral permet de « maintenir artificiellement un système électoral peu représentatif, les plus de 60 ans étant en effet ceux qui portent massivement leurs suffrages vers les partis de gouvernement. »

Il constate aussi que les Français des catégories populaires, dont des Français issus de l’immigration, sacrifiés « sur l’autel d’une mondialisation volontiers communautariste et inégalitaire », ont fui délibérément les quartiers pluriels.

Le paradis multiculturel vanté par une caste pratiquant la vente forcée -  quartiers « d’avenir » que les bourgeois bien-pensants n’habitent pas, tandis que les bobos de l’est parisien ou du « 9-3″ contournent la « carte scolaire » pour ne pas scolariser leurs enfants avec le petit Mohammed ou le jeune Ababacar- les Français très majoritairement n’en veulent pas pour éviter la cohabitation/ confrontation avec des immigrés constate encore M. Guilluy.

Bruno Gollnisch l’affirme, l’opposition  patriotique, les  yeux grands ouverts,  saura elle, pour peu que les Français la porte au pouvoir,  en finir avec cette folle politique  de détricotage de notre communauté nationale, de  la France et de son identité.

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