« Il est des heures graves dans l’histoire d’un peuple où sa sauvegarde tient toute dans sa capacité de discerner les menaces qu’on lui cache ». (Jacques Chirac 1978)
Notre pays est-il à la veille d’une fracture encore inédite dans son histoire millénaire ? Nous connaissions déjà la « fracture sociale » de l’historien Marcel Gauchet à propos de la lutte des classes et de Jacques Chirac en 1995, mais une autre fracture, une autre lutte, est en œuvre actuellement.
Si le mot fracture était peut être à la mode à une certaine époque, si le jargon politique en usait et abusait, il est peut être encore temps de le dépoussiérer pour le mettre à la sauce du jour. Question simple : qu’est-ce qu’une fracture ? C’est la dissociation primaire de deux blocs physiques qui, à l’origine, ne formaient qu’un corps uni et soudé par des liens communs. Elle peut être provoquée par un choc momentané comme elle peut être le résultat d’un fatiguant exercice trop longtemps répété. Un équilibre est rompu ; des éléments extérieurs sont venus exercer une pression insupportable sur le temps long de l’histoire. Les éléments qui unissaient ce bloc, cette France, sont devenus plus faibles que les éléments exerçant une force centrifuge.