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Le prétendu pacte républicain

Nul ne peut sérieusement ignorer le handicap qu'inflige à ce malheureux pays ce que ses bénéficiaires appellent le modèle social français. Ce reliquat mythique résulte en effet d'un mélange de pillages et de gaspillages. La plupart ont été scellés à partir des lois d'inspiration communistes, la majorité d'entre elles ayant été votées en 1946 : du statut de la fonction publique imposé par Maurice Thorez à la création d'EDF-GDF par Marcel Paul, en passant par le statut du fermage inspiré par Waldeck Rochet etc.

Depuis quelque 20 ans cet héritage a été érigé en une sorte de constitution non écrite, supposée inviolable, et ceci en très grande partie par la faute des équipes chiraquiennes. On doit par exemple se souvenir de la proclamation inepte et solennelle d'un Chirac, à peine élu président avec les voix de la droite, qui assimilait en septembre 1995 la sécurité sociale à l'identité française.

 Or, la triste et digne commémoration, chaque 21 janvier, par une poignée de fidèles de la mort de Louis XVI, devrait nous donner l'occasion d'évoquer l'origine du mal.

 On doit se défier en effet de cette imposture qui confond la France et le régime républicain.

En relever le contre-sens suppose certes un minimum de courage intellectuel.

La lucidité commande d'abord de bien marquer à quel point le mot "liberté" qu'on a beaucoup entendu revendiquer ces jours derniers, sans d'ailleurs que cette prétendue "liberté" abstraite ne se réfère à la moindre responsabilité, mérite quelques éclaircissements.

Car le jacobinisme français revendique d'autant plus fort sa passion de la "liberté" qu'il la viole quotidiennement dans la pratique.

Cette fausse tradition identifie la liberté à la Terreur jacobine. C'est elle qui situe en 1789 l'acte de naissance assigné à ce pays. C'est elle qui efface de la sorte aussi bien la construction des cathédrales, que la littérature classique ou le mobilier Louis XVI ou le théâtre du Grand Siècle. C'est elle qui interdira pendant un siècle aux jurandes et fraternités ouvrières la liberté concrète de se former. (1)⇓

C'est elle qui a terriblement déchiré l'armée française dans les années qui ont précédé 1914. (2)⇓

C'est elle qui a institué sous le nom usurpé de "laïcité" une législation laïciste dans un esprit de persécution attaché à déchristianiser la France. (3)⇓

C'est elle qui prolongera l'horrible première guerre mondiale dans le seul but de détruire la monarchie austro-hongroise et d'instituer deux États factices.

C'est elle qui se bat bec et ongles pour le monopole scolaire de fait, et contre le droit à l'apprentissage et à l'acquisition des métiers. (4)⇓

Régime rassembleur si riche de symboles, la royauté prouve, au contraire, dans toutes les démocraties du Nord, qu'elle garantit infiniment mieux les libertés que ne le fait notre misérable Ve république. Souvenons-nous à ce sujet du discours de son fondateur en 1958 : "de la république qui va naître on dit qu'elle sera la cinquième, en réalité c'est toujours la même."

On doit donc se réjouir qu'il existe encore des associations désintéressées qui raniment la flamme de la vérité, de la conscience historique française.

Pour ceux qui l'ignoreraient un nombre considérable de Français se reconnaissent dans cette fidélité dès lors qu'on leur permet de l'exprimer. La preuve en a été administrée lors de l'immense et belle manifestation du 21 janvier 1993 organisée par Jean Raspail. La foule était si nombreuse place de la Concorde que la préfecture de police s'en affola.

À ceux qui nous parlent de "pacte républicain", comme ils parlent de "modèle social" demandons simplement de nous montrer ce texte et de nous dire qui l'a écrit, qui l'a signé, sinon du sang du malheureux roi, du sang de la Vendée, du sang des Nantais ou des Lyonnais, et de tous les martyrs de cet affreux événement qu'un Mélenchon célèbre encore.

Et si nous professons notre scepticisme à l'endroit de ce prétendu pacte, serons-nous privés du droit de payer des impôts ?

JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

Apostilles

  1.  cf. Vers un ordre social chrétien par René de La Tour du Pin. 
  2.  cf. L'Affaire des Fiches par Jean Bidegain. 
  3.  cf. Le Laïcisme contre la liberté par Émile Flourens 
  4.  cf. Socialisme maçonnique par AG Michel 

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