Une fois de plus c’est la volonté de Washington d’avoir la haute main sur toutes les ressources énergétiques qui, comme en Ukraine, est à l’origine d’une tentative de déstabilisation de la Macédoine, l’un des petits états des Balkans qui a résulté de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie.
C’est ce qu’avait dénoncé préalablement Sergeï Lavrov, le ministre des Affaires Étrangères russe, lors de sa visite à Belgrade le vendredi 15 mai. Il a fait part de son inquiétude pour la stabilité du pays et de toute la région des Balkans après les violences meurtrières pan-albanaises du week-end des 9 et 10 mai, qu’il a qualifiées d’ «actes terroristes planifiés». Ces incidents meurtriers «interviennent alors que le gouvernement macédonien refuse de se joindre aux sanctions mais soutient, en revanche, le projet de gazoduc Turkish Stream. » Il s’agit du projet de gazoduc alternatif au South Stream, qui doit relier la Russie à l’Europe par la Turquie. Le pouvoir macédonien a également refusé d’appliquer les sanctions imposées par l’UE à la Russie, à la demande des USA, suite à la crise déclenchée par la Révolution Orange en Ukraine.
Comme en Irak, en Syrie, en Libye et en Ukraine, les USA entendent être les maîtres de la distribution énergétique du monde. Ils veulent imposer à l’Union européenne leur propre gaz issu des schistes américains, projet qui implique la construction de grandes infrastructures à travers l’Atlantique pour des coûts nettement supérieurs à ceux que peut proposer la Russie, traditionnel et naturel fournisseur de gaz à l’Europe. le South Stream devait passer par la Bulgarie et les Balkans, mais les USA ont fait pression sur la Bulgarie qui a cédé et rompu le projet. les Russes ont alors conçu le projet de substitution d’un gazoduc via la Turquie, la Grèce et la Macédoine. Le président macédonien a eu également l’audace d’assister au défilé de la Victoire à Moscou le 9 mai dernier, jour de l’attaque terroriste pan-albanaise.