Il y avait du monde, hier, au Cirque d’hiver pour le rassemblement en faveur des chrétiens d’Orient organisé par François Fillon et Valérie Pécresse. Des hommes politiques ont pu ainsi côtoyer des prêtres et religieux des diverses communautés chrétiennes orientales, dans une réunion inédite. En outre, le nonce apostolique était présent.
Comment s’est déroulée cette soirée d’un genre nouveau ?
Il y a eu ainsi alternance entre les interventions des hommes politiques et les témoignages d’évêques ou de prêtres, dont certaines ont fait l’objet d’ovations. Une minute de silence a même eu lieu. Enfin, la réunion a été ponctuée par le chant d’un Notre Père en syriaque, de la part de sœur Marie Keyrouz. Ce n’était donc pas une réunion habituelle.
Et sur le fond ?
Certaines interventions ont été explicites. Ainsi, l’utilisation de l’Etat islamique par certains pays arabes a été soulignée. De même, le soutien dissimulé des occidentaux à Al Nosra, ainsi que les complicités saoudiennes, qataries, voire israéliennes, ont été dénoncées. D’autres intervenants réclamaient un changement de politique, pointant la contradiction à bombarder l’Etat islamique tout en voulant punir El Assad. Enfin, Mgr Gollnisch, directeur général de l’œuvre d’Orient, dénonçait une certaine autocensure, comme celle qui préfère qualifier les coptes récemment décapités en Libye de ressortissants égyptiens.
Que peut on conclure ?
Il est salutaire de voir les hommes politiques aborder une cause, quitte à organiser une réunion où la religion avait sa place. On a pu voir des témoignages de foi ou des soutanes. Le public n’était nullement gêné par de telles références. Les intervenants politiques présents ont défendu des racines chrétiennes qu’ils oublient souvent dans notre pays et parfois donné dans le pathos à propos de l’Etat islamique.