Des drapeaux australiens qui claquent au vent, des pancartes « Oui à l’Australie. Non à la charia » brandies ici et là, des manifestants qui défilent au cri de « Pas d’Islam. Pas de charia. Pas de halal »… Répondant à l’appel du mouvement Reclaim Australia (« Reconquérir l’Australie »), ils étaient des milliers à manifester dimanche dans les rues de Sydney, Canberra, Perth, et même de Hobart, sur l’île de Tasmanie, pour dénoncer l’islamisation rampante de leur pays, et ainsi montrer l’exemple aux Européens.
Islamisation rampante
Nous aurions tort de penser, parce que nos médias n’en parlent jamais, que le pays des kangourous n’est pas, comme l’Europe, en voie d’islamisation. À force de laxisme en matière d’immigration, l’Australie se retrouve, elle aussi, confrontée aujourd’hui à une communauté musulmane particulièrement revendicative et virulente. Et si celle-ci ne compte officiellement que quelque 500 000 individus, ce chiffre n’a cessé de croître ces dernières années. Ainsi, le nombre de musulmans âgés de 5 à 14 ans aurait augmenté d’environ 20 % entre 2006 et 2011. Avec toutes les conséquences que cela implique : exigence de mosquées, de plats hallal, port du voile dans les lieux publics, etc.
Au point qu’en 2008, l’ex-Premier ministre John Howard, excédé, devait rappeler aux immigrés que « la plupart des Australiens croient en Dieu », ajoutant que « si Dieu vous offense, je vous suggère alors d’envisager une autre partie du monde comme votre pays d’accueil, car Dieu fait partie de notre culture » !
Douloureux réveil
Cependant, la prise d’otages meurtrière du café Lindt de Sydney par l’islamoterroriste Man Haron Monis en décembre dernier, conjuguée aux menaces sur internet d’« Abou Khaled d’Australie » et à la découverte d’une centaine de djihadistes australiens combattant aux côtés de l’EI, devaient provoquer un douloureux réveil chez nombre d’Australiens.
En avril, Reclaim Australia devait ainsi rassembler plusieurs centaines de personnes lors d’une première manifestation sur Martin Place, dans le centre de Sydney, devenue un lieu symbolique de la résistance. Et depuis, le mouvement, qui se veut « une réponse publique à l’extrémisme islamique des groupes minoritaires qui souhaitent changer l’identité de la nation australienne », n’a fait que monter en puissance, recevant même dimanche le soutien du député George Christensen du parti national libéral.
Franck Delétraz