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France Angleterre attractivité comparée

Dans un stimulant édito publié par Le Point du 10 septembre Pierre-Antoine Delhommais se demande "pourquoi les migrants évitent la France". Comme toujours on doit se garder des généralités absolues : ce ne sont pas en effet "les migrants" qui évitent la France, mais une partie d'entre eux. Les partisans hexagonaux de l'immigration à tout prix peuvent encore dormir sur leurs deux oreilles, l'heure du reflux, ou même celle de l'immigration zéro, ne semble pas se précipiter à conforter l'approximation de son énoncé.

L'article est illustré d'une photo prise début août dans le camp de réfugiés de Calais. On y voit des migrants s'agrippant à un camion pour tenter de passer en Angleterre. Car dans ce qu'on appelle la "jungle" de Calais s'entassent de notoriété publique et depuis des années de milliers de migrants, venus des pays les plus éloignés, y compris l'Afghanistan et qui rêvent de rejoindre le Royaume Uni.

L'existence même de ce foyer de désordre, hier à Sangate, aujourd'hui à Calais, demain ailleurs peut-être, témoigne du scandale idéologique bafouant la supériorité de notre merveilleux modèle social, dont même les candidats à l'immigration connaissent la nocivité.

À remarquer que depuis l'appel d'air supplémentaire lancé par le gouvernement allemand aboutissant à un flux d'immigration de diverses sources, le même phénomène a été observé : ceux qu'on oriente vers l'Hexagone renâclent de la même manière. Ils préfèrent l'Allemagne où les droits sociaux sont plus restreints, où le salaire minimum en fait n'existe pas vraiment, etc. On ne saurait donc invoquer en faveur de la Grande-Bretagne l'argument d'un avantage linguistique de la "langue mondiale" que les immigrants illégaux sont supposés mieux connaître que celle de Molière ou celle de Goethe.

Pierre-Antoine Delhommais s'interroge dès lors à propos de cette humiliation de voir tous ces jeunes Syriens, Irakiens, Érythréens déployer autant d'énergie et de courage pour traverser la Manche que pour fuir le chaos que connaissent les pays où ils sont nés.

"Risquer leur vie, note-t-il ainsi, pour quitter au plus vite la patrie des droits de l'homme, de la liberté, de l'égalité, de la fraternité, dirigée de surcroît par un gouvernement socialiste et humaniste, ami autoproclamé" des dits immigrants, quel paradoxe en effet, au moins aux yeux de la CGT et, plus généralement de la gauche bien-pensante.

Pour les candidats à l'immigration, pense notre auteur, ce ne sont pas, ou plutôt ce ne devrait pas être les "avantages sociaux" qui attirent, mais le dynamisme économique des pays d'accueil.

"Le nôtre est en berne", souligne-t-il.

Sur ce point nous ne pouvons, hélas, que partager entièrement son analyse.

Mais comme les faits montrent, aussi, une forte et durable présence d'immigrés, il faut se rendre à une autre évidence.

Le dynamisme économique de l'Allemagne ou de la Grande Bretagne attire, certes, ceux qui veulent travailler, réussir, controbuer àa la richesse du pays d'accueil, leur refuge provisoire pour certains, leur patrie d'adoption pour la majorité.

Notre modèle social, notre Code du Travail à 3 800 pages, attire donc les autres, tous les autres.

Ceux qui pensent qu'il faut à tout prix des immigrés pour payer nos retraites, pour soigner nos vieillards, peut-être même pour sauver la gauche de son effondrement électoral, peuvent donc se rassurer : "les autres", ceux qu'attire notre merveilleux modèle social, restent encore très nombreux, et démographiquement très dynamiques. Nous ne sommes pas encore menacés par la pénurie des chances pour la France.

JG Malliarakis

http://www.insolent.fr/

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