Ce mercredi matin, le parti Les Républicains organise une demi-journée de travail sur l'immigration. Nicolas Sarkozy en profitera pour répéter ses propositions sur le sujet et en faire celles de toute sa famille politique.
L'unité. Nicolas Sarkozy n'a que ce mot à la bouche. Pour l'emporter aux régionales, il faudra l'unité. En tant que président du parti Les Républicains, il est garant de l'unité. Enfin, pour que les Français retrouvent confiance dans le premier parti d'opposition, il faut donner une image d'unité. Mais dans son esprit, ce devoir de rassemblement s'accompagne d'une note de bas de page: sur la photo de famille, c'est lui devant, les autres derrière.
La matinée de travail sur l'immigration organisée ce mercredi est là pour le rappeler. A l'issue des quatre heures de travaux, Nicolas Sarkozy consultera les adhérents sur quelques propositions phares, ensuite soumises au bureau politique du parti, qui aura la charge de les graver dans le marbre. Elles s'imposeront alors aux candidats à la primaire de 2016. C'est le fameux socle commun d'idées, censé constituer la base du programme du représentant de la droite à l'élection présidentielle. Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire n'en ont que faire. Ils suivent leur propre agenda. Aucun des trois ne sera d'ailleurs présent ce mercredi matin.
Un tronc commun d'idées sur l'immigration
Tout l'enjeu est donc pour Nicolas Sarkozy de les vêtir de l'habit des diviseurs. Plus ses propositions sont formulées dans un cadre d'unité et plus celles de ses adversaires apparaîtront comme des démarches individuelles. Ce mercredi, il a donc convié l'ensemble des élus à participer à cette séance de travail avant d'associer les adhérents du parti
Les Républicains à l'élaboration du programme.
Le contexte lui facilite les choses. L'urgence de la situation avec l'arrivée de dizaines de milliers de réfugiés place la question de l'immigration sur le devant de la scène et balaie les réserves des modérés de la droite quant au poids de ce sujet dans le débat public. La décision d'Angela Merkel -référence pour de nombreux cadres des Républicains- de rétablir des contrôles aux frontières avec l'Autriche favorise également la défense d'un discours ferme au sein de la droite française.
Les prétendants à la présidentielle partagent ainsi un tronc commun. Tous pointent les failles du système Schengen et la nécessité de limiter l'immigration économique par opposition à l'accueil de réfugiés.
La partition solo du candidat Sarkozy
Quelques mesures made in Sarkozy échappent au consensus. Aucun ténor n'a repris son idée d'un statut de réfugié de guerre, qui offrirait un asile temporaire en France. Celle-ci a surgi dans le débat jeudi 10 septembre à la faveur d'un entretien accordé au Figaro. Nicolas Sarkozy s'était ainsi octroyé le droit de présenter ses propres mesures quand il l'interdit aux autres. Comme il l'avait déjà fait sur l'interdiction des menus de substitution dans les cantines scolaires et du voile islamique dans les universités.
Le président du parti gèle la campagne pour la primaire jusqu'aux régionales pendant que le candidat Sarkozy formule ses propositions chocs. C'est le privilège du roi des Républicains.
Matthieu Deprieck
source : L'Express :: lien