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Une passion pour le second tour

Tout semble, par certains côtés, inédit mais en même temps tout se raccorde à une longue histoire dans ce nouveau tour de scrutin qui se déroulera le 13 décembre. Il reste à peine 3 jours, 72 heures, passionnons-nous pour ce second tour, que diable !

Sachant que la plupart des lecteurs de cette chronique ont déterminé ce que sera leur vote, en dehors de ceux, fort nombreux, qui choisissent le jour même, on ne cherchera pas à les influencer. Et d'ailleurs dans quel sens ? "D'où parles-tu camarade" ?

Situons d'abord le cadre général de notre propos : la France s'effondre, depuis de trop nombreuses années. C'est sur ce plan national que doivent se situer la réflexion et l'engagement civiques, en même temps que les intoxications médiatiques et sondagières à désamorcer. Hollandus Communicator siège à Paris, sa nuisance rayonne depuis Paris et il ne s'intéresse qu'à cela.

Or, aujourd'hui il s'agit, au moins en théorie, des régions.

La majorité de leurs contours géographiques ont été redécoupés de manière tout à fait arbitraire, par le pouvoir central, contre leurs vœux, contre leurs identités les plus fortes. Leurs pouvoirs restent encore incertains. Les forces en présence, et les gros médias, n'ont hélas guère débattu de ces évidences. Faillite éclatante du système qui nous étouffe et des états-majors centralisés, d'autant plus puissant dans la composition des listes que le système se prévaut de la représentation proportionnelle.

Tout se révèle donc fort différent d'une région à l'autre.

La seule évidence qui paraît s'imposer dans chacune met en lumière qu'on ne peut pas avaliser si peu que ce soit la gestion socialiste observable depuis 2012. L'Alsace étant passée à la trappe, partout ailleurs c'est bien de ce bilan catastrophe qu'il faut partir. Sur la démagogie et la médiocrité, certes, le parti socialiste ne détient pas de monopole. Il bénéficie cependant d'une expertise très ancienne, héritée de son grand frère le radicalisme de la troisième république. Nous nous trouvons bien en présence d'un mode de gouvernement. Il a plongé les finances des collectivités locales dans un brouillard opaque. Leurs comptes nous rappellent les usines à gaz du système soviétique à l'ère Brejnev. On y équilibre des subventions par des dotations. Personne ne sait vraiment qui paye, qui encaisse, qui décide, en dehors des bureaux anonymes.

Ah mais dira-t-on tel ne devrait pas être l'enjeu de la votation qui se rapproche à grand pas.

Hélas, cet exercice cumule les tares, les absurdités et les règles du scrutin uninominal à deux tours et celles des systèmes proportionnels de listes bloquées. Il se présente aussi comme une première manche de l'élection de 2017.

Battre la gauche pour sauver le pays devrait servir de viatique à tous ceux qui, à droite cherchent une voie commune.

Ça ne fonctionnera cependant pas exactement comme ça, et c'est l'héritage de cette invention française, l'élection à deux tours dont j'observe qu'elle a fonctionné jusqu'en 1939, n'étant rétablie qu'en 1958 et dans le contexte d'un régime très particulier où tout s'articule, pour le malheur du pays et le bonheur des bureaux, autour d'un pouvoir résidentiel omniprésent.

Ceux qui me lisent et cherchent ici un conseil amical, en trouveront un seul. Ils prendront donc le temps dimanche d'aller mettre un de ces énormes bulletins dans une petite enveloppe et choisiront la liste qui leur paraîtra de nature à contrarier le plus les intrigues, les alliances et les prébendes du parti socialiste.

JG Malliarakis

http://www.insolent.fr/2015/12/une-passion-pour-le-second-tour.html

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