Modem n'a pas perdu sa langue. Le maire de Pau (Pyrénées-Atlantiques) a dénoncé ce dimanche le «jeu de dupes» socialiste appelant à une «alliance populaire» du camp «républicain», alors que «tout le monde sait qu'ils sont en désaccord»entre eux sur les décisions pour l'emploi.
« Je ne suis pas pour choisir à tout coup la culture de l'affrontement (...) mais avant de faire ce pacte, encore faut-il s'accorder sur un certain nombre de décisions », a déclaré lors de l'émission BFM Politique/ Le Parisien, le président du MoDem. Selon le Béarnais, toujours très offensif, la « majorité est en désaccord absolument sur toutes les décisions qu'il faut prendre qui favorisent l'emploi ».
«J'ai entendu le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis qui, le soir des élections (régionales), a dit : «Il faut un grand coup de barre à gauche». C'est exactement le contraire de ce que dit (le Premier ministre) Manuel Valls», a relevé l'ex candidat à l'élection présidentielle; toujours prompt à analyser les désaccords de fond à gauche.
Il a aussi dénoncé le projet d'«alliance populaire» du PS. «Cette histoire est un leurre, un jeu de dupes» -t-il martelé. Mais, a-t-il assuré, «à l'instant même où des deux côtés de la barrière, des sensibilités, des élus diront "on est prêts à s'accorder sur tel et tel point", le contrat de travail par exemple (...) j'apporterai mon aide à ceux qui seront en situation de bâtir cette politique nouvelle, dont on a besoin».
Un appel au retour à la proportionnelle
«Ce n'est pas un mystère, Jean-Pierre Raffarin et Manuel Valls savent chacun que c'est ce que je souhaiterais, mais mon scepticisme, c'est qu'ils sont, du côté de la majorité, incapables de le faire», a ajouté Bayrou. On«peut et on doit gouverner la France autrement, et de toute façon on devra, parce que tout autre attitude conduira à un échec consternant», a rappelé l'ancien centriste, qui a aussi réitéré sa demande d'une «loi électorale juste» avec la proportionnelle.
«J'ai combattu le Front National toute ma vie, mais quelle légitimité y a-t-il à ce que sept millions de personnes n'aient aucune représentation?», s'est interrogé le patron du Modem. «C'est normal que, dans une assemblée parlementaire, tous les grands courants du pays soient représentés. Il y en a deux surreprésentés, le PS et les Républicains, et l'extrême gauche et l'extrême droite et le centre sont écartés» a conclut un François Bayrou véhément.
Bayrou «voterait» la déchéance de nationalité, mesure «symboliquement» légitime
«Cette déchéance, je la voterais, si j'étais en situation de le faire», a déclaré sur BFM TV le président du MoDem et maire de Pau (Pyrénées-Atlantiques), mais «pas tellement parce qu('il) pense qu'il y a là la solution au problème du terrorisme».
Quand on apprend que certains binationaux nés en France «ourdissent des complots, des attentats, contre leurs compatriotes, symboliquement, pour dire (...) ce n'est pas acceptable, cela ne me gênerait pas» de voter cette mesure, a ajouté le maire de Pau.
Le président du MoDem a reconnu qu'un terroriste n'irait pas se demander en préparant un attentat en Syrie s'il allait «perdre ou non sa carte d'identité française, ce serait excessif».
En revanche, «pour la solidarité des Français, il y a là quelque chose qui serait de nature à dire qu'on n'accepte pas l'inacceptable», a conclu François Bayrou.
Source : Le Parisien :: lien