«Vous êtes pas fins vous les Allemands » lançait le regretté Michel Galabru, alias Jean-Robert Bourdelle, dans le drolatique film de Jean-Marie Poiré «Papy fait de la résistance» (1983). Pas fins… un qualificatif qui convient aussi, a minima, à de très nombreux nouveaux habitants (et futurs citoyens?) de l’Allemagne qu’Angela Merkel a imposé à son peuple. Dans la nuit de la Saint Sylvestre à Cologne, des groupes de 20 à 30 jeunes «d’origine arabe ou nord-africaine» ont harcelé sexuellement des jeunes femmes allemandes qui s’étaient rassemblés pour les festivités autour de la cathédrale et de la gare centrale de cette ville. 90 plaintes ont été d’ores et déjà déposées a précisé la police, une dizaine ont été aussi signalées à Hambourg. Suivant la doctrine officielle du «padamalgame», la très xénomane maire de Cologne, Henriette Reker s’est empressée de déclarer avec une hypocrisie assez ahurissante : «nous n’avons aucun indice montrant qu’il puisse s’agir de réfugiés séjournant à Cologne », c’est un rapprochement «inadmissible» (sic) a-t-elle précisé. Le ministre de la Justice, Heiko Maas, a comme de juste mis en garde contre toute «instrumentalisation» de ces agressions.
Quand la majorité silencieuse allemande va-t-elle se réveiller ? «Si des demandeurs d’asile ou des réfugiés se livrent à de telles agressions (…) cela doit conduire à la fin immédiate de leur séjour en Allemagne » a affirmé Andreas Scheuer, secrétaire général du parti conservateur bavarois CSU. Le NPD s’est lui aussi emparé de cette affaire, tout comme Frauke Petry, présidente du parti populiste Alternative für Deutschland (AfD) qui a posé la question qui fâche : « est-ce que l’Allemagne est suffisamment ouverte sur le monde et multicolore pour vous, Madame Merkel ?».
Si par leur ampleur ces agressions n’ont pu êtres tues, - hier 2 à 300 personnes se sont rassemblées devant la cathédrale de Cologne pour réclamer plus de respect envers les femmes - il s’agit d’un tabou dans nos sociétés multiculturelles. Un tabou que la presse bourgeoise de ce coté ci du Rhin évoque pas ou peu, que les médias allemands ne traitent guère plus et toujours avec des pincettes. Pourtant la déferlante de migrants sur l’Allemagne s’est traduite par une explosion des crimes sexuels, de nombreux viols notamment, mais l’ampleur du phénomène a été sciemment minorée pour ne pas «faire le jeu de l’extrême droite », on connaît la chanson…
Pas fin est aussi le mot qui vient à l’esprit généralement à la vue des « Une» de Charlie Hebdo. La dernière ne déroge pas à la règle. Sous le titre « 1 an après, l’assassin court toujours », le dessinateur et directeur de la publication du journal, Riss, n’a pas osé caricaturer le prophète des musulmans. Il a plus largement mis en scène un Dieu barbu tâché de sang, surmonté d’un œil dans un triangle, symbole ici de toutes les transcendances, fusil d’assaut dans le dos. Riss explique dans son éditorial défendre la laïcité et vouloir dénoncer «les fanatiques religieux abrutis par le Coran » et les « culs-bénits venus d’autres religions »… ça ne mange pas de pain
En cette période ou chacun s’essaye à la concorde, au rassemblement dans de) la diversité, tout ce qui peut diviser, cliver, blesser est assez mal accueilli, les politiques ont donc renouvelé leur soutien à la liberté d expression, mais n’ont pas été nombreux à approuver cette Une.
Reste qu’après les huit millions d’exemplaires écoulés du numéro qui a suivi la tuerie du 7 janvier, Charlie hebdo espère trouver un million d’acheteurs de ce numéro anniversaire, composé en parti de dessins des caricaturistes disparus.
Un journal qui au-delà ses dessins (Honoré assassiné le 7 janvier était lui un excellent dessinateur) objectivement et abstraction faite peut être des articles de l’économiste Bernard Maris, lui aussi abattu le 7 janvier dernier, était, est un journal pour adulescent, d’une tenue très médiocre.
C’est aussi pourquoi, malgré la couverture médiatique dont il a toujours bénéficié, et sans même parler de ces douze derniers mois, Charlie hebdo, au ton souvent crapoteux, était déserté par son lectorat vieillissant constate Bruno Gollnisch. Un journal nous l’avons dit, qui relaye bien souvent la doxa officielle sous ses airs anars. Il faut lire aussi le livre « Mohicans » (éditions Julliard) paru il y a quelques semaines dans lequel le journaliste d’investigation Denis Robert (qui révéla l’affaire Clearstream) dévoile, loin de la légende dorée, une autre histoire de Charlie Hebdo avant et après le 7 janvier . Il s’arrête notamment sur cette «machine à cash», le règne à sa tête du « gourou» neocon Philippe Val lequel a pondu, pour y faire contre-feu, un très mauvais bouquin sur Charlie (« un mensonge par page » selon M. Robert). Pas fin là aussi.
Bref, à l’évidence ce numéro de Charlie hebdo ne battra pas des records de vente, et n’atteindra pas l’objectif fixé. France Info le confiait sur son site, « après l’effort de soutien de début 2015, les ventes ont à nouveau diminué et retrouvé leur niveau d’avant les attentats ». Si même France info l’avoue…