Cela ne surprendra que les naïfs : le djihadiste Salah Abdeslam, interpellé la semaine dernière à Molenbeek (Bruxelles), était loin de se terrer dans une cache depuis quatre longs mois. Ce dernier continuait à aller et venir dans les rues de son quartier natal, le plus tranquillement du monde.
Le journal lacapitale.be nous en dit plus (source) :
Il nous revient également que lors de sa planque à Forest, rue du Dries, où a eu lieu une fusillade la semaine dernière, Salah Abdeslam ne serait pas resté constamment caché. Deux témoins ne se connaissant pas entre eux l’auraient vu venir se ravitailler à deux reprises au moins à la friterie voisine de la place Saint-Denis. Les gérants, quant à eux, nous nous ont déclaré ne pas avoir remarqué la présence de l’ennemi public numéro 1.
Molenbeek est une des 19 communes de Bruxelles-Capitale. Elle est peuplée de musulmans, essentiellement originaires du Maroc. Nous parlons ici d’une enclave qui ne représente que 5 kms 2 de superficie pour moins de 100 000 habitants. Cette petite ville se structure autour des appartenances familiales et tribales de ses habitants.
De toute évidence ce natif du quartier était connu de tous, à plus forte raison après les attentats du 13 novembre et l’avis de recherche européen lancé à son encontre. Un avis qui s’est accompagné d’un ratissage de la zone par la police avec ses inévitables auditions et enquêtes de voisinage. La population musulmane de ce quartier était donc parfaitement renseignée au sujet de cet individu.
Malgré cela, pendant quatre mois, Abdeslam a pu se cacher avec succès. Mais bien plus, il a pu se déplacer au grand jour, s’estimant visiblement à l’abri de toute délation.
Comprendre l’ethnopsychologie de l’islamisme maghrébin
J’ai expliqué dans une vidéo antérieure les ressorts ethnopsychologiques qui, chez les populations arabes et nord-africaines, rendent vaine toute tentative de lutte contre l’islam radical. Les sociétés arabes et nord-africaines sont aujourd’hui en faillite structurelle, n’ayant pas pu intégrer avec succès la modernité occidentale, à la différence des sociétés asiatiques.
Le nationalisme arabe avait pu, pendant un temps, donner l’illusion d’un succès modéré. Mais c’était précisément en s’appuyant sur des états hérités de la présence coloniale, de nature relativementlaïque. Cependant, le nationalisme arabe n’a pas réussi à dépasser les défaillances de ces populations dont le faible QI, un rapport névrotique à la sexualité et à la femme ou le goût de l’asservissement de leurs semblables, ont abouti à l’émergence de dictatures militaires. Les dynamiques démographiques, sur fond de sous-développement économique, ont fait le reste, laissant des masses jeunes et sans perspective à la merci du phénomène islamiste.
L’islamisme, à la différence du nationalisme arabe, n’a pas prétendu vouloir imiter l’Occident colonisateur pour remonter la pente. Il a rejeté la modernité occidentale avec l’Occident, jugeant que c’était la survenue de celle-ci qui était la cause de l’effondrement du monde arabo-musulman. C’est précisément ce que propose le salafisme : le retour aux premiers temps de l’islam.
Les sociétés arabes et nord-africaines prennent le chemin inverse de la Chine. La Chine, consciente de sa grandeur passée, a réalisé un travail d’autocritique et a admis la nécessité de travailler dur pour restaurer un statut perdu. Les arabo-musulmans ont choisi le chemin de la victimisation et de la régression consciente. Pour eux, il y a toujours quelqu’un, quelque part, qui est responsable des maux des sociétés arabes. Les arabo-musulmans se pensent comme des êtres purs et innocents par définition qui en aucun cas ne peuvent être responsables ou coupables de quoique ce soit de mal.
Faites-en l’expérience autour de vous : un arabe ou un maghrébin n’admet jamais la possibilité d’un échec sans qu’il ait un coupable à désigner. C’est vrai en politique comme dans la vie quotidienne.
Le cas de Molenbeek
Une fois que l’on a ce cadre général à l’esprit, on peut en revenir à Salah Abdeslam et à l’évidente solidarité communautaire dont il a bénéficié à Molenbeek. Comme je l’ai dit, le djihadisme arabo-maghrébin est le produit de l’échec et d’un puissant complexe d’infériorité.
La réponse adoptée par les islamistes radicaux consiste à radicaliser leur désocialisation au sein des sociétés occidentales. Et si des gens les protègent, alors même qu’ils ne sont pas activement engagés dans les réseaux djihadistes, c’est précisément par complexe vis-à-vis d’eux : pour nombre de maghrébins et d’arabes, un djihadiste est un “meilleur maghrébin” ou un “meilleur arabe” qu’eux-mêmes. Ils ont profondément honte et s’en veulent de ne pas avoir le “courage” et le degré de radicalité de leurs congénères djihadistes.
Dans ce phénomène, il y a deux types de comportements : la solidarité par admiration ou la solidarité par honte.
Sitôt qu’un de ces djihadistes est interpellé, le réflexe immédiat des arabo-musulmans consiste à excuser, relativiser et “expliquer” le geste du coupable aux populations européennes.
Ce que je résume par cette formule ironique : “C’est pas bien mais vous l’avez bien mérité”.
Il important de souligner un trait fondamental de la psychologie maghrébine et arabe : l’inexistence de l’égalité entre individus, conséquence de la répression de l’individualité elle-même. Cela s’applique non seulement au sein des sociétés arabes ou maghrébines, mais à plus forte raison au sein des communautés arabes ou maghrébines d’Europe. Soit ils dominent, soit ils sont dominés, ils ignorent le moyen terme : l’égale dignité. Quand ils dominent, la cruauté n’a aucune limite, non plus que l’humiliation, savamment codifiée. Quand ils sont dominés, ce sont les pleurs et gémissements, les actes de contrition spectaculaires faits afin de tromper le maître du moment et se ménager, à la première opportunité, l’occasion d’une vengeance décisive.
D’où ce trait commun à beaucoup de maghrébins : calme voir sympathique s’il est seul dans un groupe d’Européens, le maghébin ou l’arabe devient méchant et violent lorsqu’il évolue en groupe. Le même individu croisé le matin, seul, aura plaisanté à vos côtés. Croisé le soir avec 4 ou 5 collègues de son groupe ethnique, le voici à vous provoquer, vous injurier voire, vous agresser. Le lendemain, il vous recroisera seul et vous donnera l’impression que rien ne s’est passé. Pourquoi ? Le rapport de force a simplement changé entretemps.
La moralité des arabes et des maghrébins est conditionnée par le contexte et non par les actes, pris en eux-mêmes.
La culture de l’excuse est une des étapes psychologiques transitoires vers l’adhésion totale des masses arabo-musulmanes au djihadisme et à l’islamisme radical. La phase suivante est la solidarité active et revendiquée, seulement assumée une fois que ces masses pensent pouvoir le faire en toute impunité, sans crainte de mesures de représailles des Européens. Les rares éléments qui refusent de se solidariser sont identifiés comme des traîtres et éliminés en conséquence.
L’excuse sociale : adjuvant de l’islamisme
Une fois que l’on a compris ces mécanismes, on peut prendre la mesure du rôle joué par la gauche ouest-européenne quand elle tente d’expliquer, dans les médiats, le phénomène islamiste en désignant un autre coupable : les sociétés d’accueil.
La rhétorique antiraciste, le misérabilisme gauchisant et autres excuses “sociales” permettent au radicalisme musulman d’accroître un peu plus sa progression, fort d’une explication formulée par les élites européennes qui corrobore l’imperméabilité à l’autocritique des masses afro-musulmanes.
On ne mesure pas à quel point le discours de Manuel Valls sur “l’apartheid ethnique et social” après les attentats de Charlie Hebdo a puissamment renforcé la rhétorique djihadiste. Le Premier ministre du gouvernement français expliquant sans broncher à des millions de chômeurs, de précaires et autres smicards, que la faute ne repose pas sur les auteurs mais sur la société française.
La gauche, en accusant les victimes d’être les coupables, conforte le sentiment d’innocence et de justification dont ont besoin les arabo-maghrébins pour désinhiber leur basculement dans l’islamisme et le djihadisme. Non pas qu’ils aient besoin de la “gauche sociologique” pour adhérer à cette vision du monde, mais elle leur facilite considérablement le travail de propagande.
Face au sadisme islamique, le masochisme progressiste agit comme un adjuvant.
Mais, après tout, n’étaient-ils pas faits pour s’entendre ? Chacun ne trouve pas sa chacune par hasard.