L’événement a frappé les esprits, c’était un magistral coup de communication, une manifestation de force tranquille, une affirmation d’appartenance à une civilisation face à la barbarie. Nous parlons bien sûr du concert de musique classique voulu par Vladimir Poutine et Bachar el Assad, qui s’est déroulé le 5 mai dans la ville antique de Palmyre, libérée fin mars de l’occupation sanglante des brigades internationales djihadistes. Valéri Guerguiev, ami du président russe, mais surtout chef d’orchestre mondialement (re)connu, directeur du théâtre Mariinski, qui a souvent organisé des concerts dans des lieux ravagés par la guerre ou sinistrés par des catastrophes naturelles était à la baguette. La lumière de Bach, Chtchedrine, Prokofiev comme antidote à l’hiver islamiste, à la nuit mondialiste…
Russie qui est pourtant toujours dans le collimateur des progressistes qui lui reproche (aussi) sa défense et son respect des valeurs patriotiques et qu’ils ont voulu punir à travers le concours de l’Eurovision. Il a été remporté samedi par l’Ukraine, via la chanteuse Jamala, et sa chanson « 1944″. La jeune femme, une musulmane de Crimée, appartenant à l’ethnie turcophone Tatar, y évoque les persécutions (bien réelles) subies par les Tatars sous Staline, déportés en Asie centrale car accusés de collaboration avec l’envahisseur allemand. Une Crimée rattachée arbitrairement, par un décret de Khrouchtchev, à l’Ukraine en 1954 mais revenue comme le voulait l’écrasante majorité de ses habitants – ils l’ont dit par référendum– dans le giron de la Russie en 2014.
Les Tatars (injustement traités par Moscou selon le Parlement européen et les Etats-Unis…) ne partagent pas le sentiment pro-russe des habitants de la Crimée et la récompense donnée à Jamala est bien évidemment un message politique. Le site Sputnik l’assure, dans les faits c’est le chanteur représentant la Russie, « Sergueï Lazarev, qui était d’ailleurs le favori annoncé du concours », qui a « (remporté) le vote du public européen. Mais le vote du jury, si on peut parler de jury (fut) tout autre. Au final, c’est la représentante ukrainienne qui (a remporté) le concours alors qu’elle n’a pas gagnée ni au niveau du public, ni même au niveau de ce fameux jury (deuxième dans les deux cas) avec une chanson ouvertement politisée (…). Les organisateurs de l’Eurovision ont donc violé une autre règle du concours: celle qui interdit toutes chansons politiquement engagées. »
« Une victoire donc tirée par les cheveux et arrangée vraisemblablement par le clan des désireux de récompenser les élites ukrainiennes pour leur bon travail dans l’intégration atlantiste. » En terme d’intégration –à la pensée dominante, au politiquement correct- le ministre de la Culture, Audrey Azoulay n’est pas la dernière. Samedi, lors de son passage au Festival de Cannes, elle a dénoncé « un ordre moral nauséabond », responsable de l’annulation d’un concert du rappeur Black M, en marge de la cérémonie de commémoration de la bataille de Verdun (voir notre article publié hier).
« N’acceptons jamais cela. Ce n’est pas la première fois que l’autocensure succède à ces coups de forces inacceptables. » « Les démocraties en Europe sont confrontées à la violence, à la montée de l’extrême droite, à la radicalisation d’une partie de leurs enfants, à la radicalisation aussi du débat public (…). Il est important, ici à Cannes, de réaffirmer nos valeurs et de défendre la liberté de création » a affirmé Mme Azoulay devant un parterre de professionnels du cinéma.
Valeurs au nombre desquelles figurent bien évidemment le respect dû aux femmes, la lutte contre les violences dont elles sont victimes, et plus encore, la dénonciation de la pédophilie, valeurs cardinales de la gauche ( ?), mais qui sont mises sous le boisseau quand les circonstances l’exigent. La semaine dernière, le maître de cérémonie lors de l’ouverture du festival, l’acteur de la Comédie française Laurent Lafitte, a fait scandale par cette pique prononcée en présence et à l’intention de Woody Allen: « Ça fait plaisir que vous soyez en France parce que ces dernières années vous avez beaucoup tourné en Europe, alors que vous n’êtes même pas condamné pour viol aux Etats-Unis. »
Une allusion directe à deux affaires sordides qui collent aux basques de deux chouchous dumicrocosme. A savoir le binational franco-américain Roman Polanski, accusé en 1977 de crime sexuel sur une mineure de 13 ans, Samantha Geiger, préalablement droguée. Incarcéré pendant un mois et demi, libéré sous caution avant son jugement aux Etats-Unis, le cinéaste s’était réfugié en France qui a refusé de l’extrader. M. Polanski avait accepté de plaider coupable pour rapports sexuels illégaux avec une mineure contre l’abandon des charges de viol, de sodomie, de fourniture d’alcool et de drogue.
Quant à Woody Allen (M. Lafitte a dit ensuite qu’il n’était pas au courant…) c’est l’actrice Mia Farrow, qui a partagé la vie du cinéaste jusqu’en 1992, qui a affirmé que sa fille adoptive, Soon-Yi Previn, avait eu des relations sexuelles avec ce dernier, lequel a fini par l’épouser en 1997 malgré leur 35 ans de différence d’âge. Surtout, l’autre fille adoptive du couple, Dylan Farrow, a dénoncé en 1992, 21 ans après les faits, les abus sexuels dont elle aurait été victime de la part de Woody Allen, qui l’aurait violé quand elle avait sept ans. Le Bulletin d’André Noël rapporte les propos de Dylan Farrow: Il y aura des conférences de presse, et un tapis rouge que mon père va fouler avec sa femme (ma sœur) (Soon-Yi Previn). Il va avoir ses stars à ses côtés (…). Ils peuvent faire confiance à la presse pour ne pas leur poser de questions dérangeantes. Ce n’est pas le moment, ce n’est pas l’endroit, ça ne se fait pas. »
« Quelle fut la réaction de l’auditoire à Cannes en présence du nouveau ministre de la culture? Lafitte fut sifflé et quelques jours plus tard, il a dû s’excuser pour avoir rappelé des faits connus, mais dont on ne doit pas parler, comme le dit le fils de Woody Allen. » « La notoriété et le talent de ceux qui les commettent leur assurant l’immunité et la bienveillance du pouvoir politique et médiatique. » « Parmi ceux qui ont hué Laurent Lafitte, il y avait des politiques et des journalistes qui demandent qu’on en finisse avec le harcèlement sexuel et exigent que toute la lumière soit faite sur leurs agissements, tout comme ils condamnent la pédophilie. Tartuffe pas mort. »
On le voit, poursuit cet article, évoquant l’affaire Baupin, Sapin, les 17 anciennes ministres qui ont signé une tribune dans le JDD pour dénoncer le harcèlement sexuel, « ce sont-là des faits autrement graves que le harcèlement sexuel, baisers volés et mains baladeuses, dont des femmes adultes sont victimes, ce qui est évidemment condamnable (…). Mais il n’est pas question de ces femmes qui, dans le monde politique et journalistique, ont usé et usent de leurs charmes pour obtenir tel ou tel poste ou autre… prébende : elles sont connues, pour la plupart d’entre elles, de la classe politico-médiatique. Cela, certes, ne dédouane pas pour autant les hommes harceleurs mais rappelle simplement que le vice n’est pas l’apanage des hommes et la vertu le monopole des femmes. »
Une évidence, de même que le vice, les harcèlements, les comportements de prédateurs ne sont pas le monopole de certains grand bourgeois, politiciens, ou stars du septième art. C’est aussi en substance ce que rappelait Florian Philippot lundi sur I télé, en évoquant le cas du fondamentalisme islamique. Il ne s’agit pas d’affirmer stupidement que tous les musulmans, les immigrés non européens ont un comportement déplacé, non respectueux, répréhensible avec les femmes européennes. Mais il est évident que l’islamisme radical est une menace particulièrement directe, en Europe même, sur la liberté des femmes. De même, plus largement constate Bruno Gollnisch, l’immigration massive impose dans certains quartiers, notamment aux jeunes Françaises, certains codes vestimentaires, une limitation de leur liberté de circulation, un couvre-feu… Immigration-invasion qui est aussi responsable d’une explosion des violences faites aux femmes. Encore un sujet tabou qu’au nom de son idéologie du vivre-ensemble, multiculturaliste et immigrationniste, l’ordre moral nauséabond du Système (s’) interdit d’évoquer.