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Délires post-Brexit ou le trou noir de la pensée

La victoire du Brexit a engendré des réactions contrastées chez les partisans du maintien du Royaume-Uni dans l’UE. Le référendum ne devient un problème pour les démocrates à géométrie variable que lorsque la réponse n’est pas celle qu’ils souhaitent, estime Jean-David Sichel.

Plusieurs journaux anglais prophétisaient la veille du vote référendaire britannique un trou noir en cas de Brexit. Il est évidemment trop tôt pour vérifier si cette prophétie se réalisera mais il est déjà l’heure de constater avec effarement le trou noir de la pensée dans lequel ont été aspirés certains tenants du Remain et autres acharnés de l’Union européenne. Pour une réaction digne et élégante de Lord Hill « Je suis très déçu (…) mais le peuple britannique a pris une décision différente et c’est comme ça que fonctionne la démocratie » et quelques perdants magnifiques, combien de réactions revanchardes qui, pour épidermiques qu’elles soient après une défaite aussi inattendue que philosophiquement et moralement inacceptable pour ces perdants, n’en sont pas moins révélatrices et sidérantes. En voici quelques-unes issues de propos lus dans la presse mais aussi de débats personnels.

Première réaction, classique dira-t-on : « il est inacceptable et irresponsable de soumettre au vote populaire un sujet aussi complexe que l’avenir européen ». Débat classique sur les avantages et inconvénients de la démocratie directe. Mais qui ne laisse pas de surprendre dans la bouche de démocrates qui in fine ne rêvent que de s’en débarrasser. J’ai pu entendre des personnes nous abreuvant de valeurs de la République, du danger du populisme et du souverainisme pour la démocratie me soutenir paisiblement que le référendum était un peu comme l’élection d’Hitler en 1933 et qu’il ne devrait plus être question de laisser voter des analphabètes. Il serait trop long de décortiquer les incohérences énormes de ce discours affligeant mais hélas courant. Ce qui est proprement stupéfiant est d’entendre et lire de telles énormités dans la bouche et sous la plume d’un public de catégories professionnelles dites éduquées. Mais éduquées par quoi, si ce n’est des cours d’ »histégé » anciens, univoques, régulièrement régurgités et réingérés sans discernement ? L’équilibre entre démocratie directe et indirecte mérite mieux que ce type de réaction, que l’on aurait d’ailleurs certainement pas eue en cas de victoire du Remain. Le référendum ne devient un problème pour les démocrates à géométrie variable que lorsque la réponse n’est pas celle souhaitée par eux. La question de la faillibité et de la légitimité des parlementaires à décider de choix vitaux pour la nation ne les effleure pas. En creusant d’ailleurs un peu le débat, on s’aperçoit que ceux-ci finissent par avouer (parfois) : les gens sont des abrutis on ne devrait pas les laisser voter. Certes, comme certain Général, on peut souvent constater que nos compatriotes, dont je fais partie, se comportent parfois comme des veaux, ce qui n’empêche pas de les laisser voter au scrutin universel. Mais n’est pas De Gaulle qui veut. [....]

Jean-David Sichel

La suite sur Le Figaro.vox

http://www.actionfrancaise.net/craf/?Delires-post-Brexit-ou-le-trou

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