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Dislocation de l'unité nationale

Avant d'évoquer la situation de la Turquie(1)⇓, certes inquiétante, on se préoccupera d'abord ici de la déliquescence de la France. On peut bien déplorer, en effet, condamner, tonner contre, les huées infligées aux pouvoirs publics et d'abord à Manuel Valls par la foule niçoise ce 18 juillet. On doit cependant, d'abord, comprendre la situation dans laquelle s'enfonce la nation dans son ensemble. Triste condition que celle de la ville dont le prince est un Hollande, resté courageusement éloigné ce jour-là de la foule des victimes, rentré directement du festival d'Avignon.

Lamentable bouffon, ce personnage, faut-il le rappeler, représente notre pays à l'étranger. Le moins que l'on puisse dire est qu'il n'en relève pas le prestige chancelant.

Et c'est bien lui qui porte la responsabilité principale de toute l'aggravation des maux qui nous affligent. Y compris un terrorisme islamiste avec lequel en effet nous sommes en guerre.

L'unité nationale s'était manifestée face au terrorisme depuis janvier 2015 lors de l'immense rassemblement, soutenu par le monde entier, au lendemain des attentats criminels contre les bureaux de Charlie Hebdo et l'Hyper Casher. La cohésion du pays s'était vue renouvelée en novembre face aux attaques contre le Bataclan, les bistrots de Paris et le Stade de France.

Aujourd'hui on doit observer que cette unité civique se disloque.

Justes ou injustes les huées de Nice ne font qu'en témoigner.

Le fondateur de la cinquième république formula un jour la définition du rôle ingrat, dans le système qu'il avait institué, du premier ministre. Il faut, disait-il, qu'il dure et qu'il endure. Chef du gouvernement, en théorie du moins, il fait surtout fonction, dans la pratique, de paratonnerre de l'impopularité inhérente au véritable pouvoir d'État, celui du président.

Or l'actuel monarque tout en conservant ses habits boudinés de chef d'État, intrigue, jour après jour, d'une manière proprement pathétique, en vue de son improbable réélection en 2017. Tous les coups bas lui semblent permis, à commencer par ceux qui détournent la colère légitime des gens sur son premier ministre. Il le tire vers le bas alors que les sondages le désignent en fait, aujourd'hui encore, comme son principal concurrent au sein même du créneau de gauche qu'il s'est choisi, celui d'une social-démocratie assumée pour l'un, caméléonesque pour l'autre.

La dérive des institutions aggrave elle aussi la crise. Les conséquences du quinquennat, la mise en place des fameuses primaires faussement imitées des États-Unis, les investitures centralisées en vue des législatives, créent mécaniquement un effet de surenchère au sein de ce qui tient lieu de droite.

<p">Au stade actuel et en lui-même cet aspect pourrait certes plaire à tous ceux qu'inquiète la récurrente tendance de la droite à se défaire de ses engagements : les rares Français qui s'intéressent encore à l'Histoire ne peuvent ignorer le malaise qui s'instaura dès 1815 entre les Bourbons restaurés et les héros de la Vendée (2)⇓. Et on trouvera le même phénomène au fil des décennies, des régimes, triste litanie des promesses non tenues et des redressements manqués.

Hélas aujourd'hui le concours de beauté droitière qui se prépare pour l'automne reste dans le flou, sauf sur un point : ils se disent presque tous d'accord pour considérer que la France est en guerre avec l'islamisme djihadiste. Mais aucun ne semble encore en mesure de dire ce qu'il faut penser vraiment de l'islamisme. Leur guerre restera donc virtuelle, leurs armes seront chargées à blanc, et leur ambition de "déradicaliser", comme ils disent, les extrémistes, relèvera longtemps encore du charlatanisme et de la dérision.

La cinquième république a sans doute permis, depuis 1958, en bien comme en mal, aux équipes gouvernementales de gouverner, grâce à l'impopulaire article 49-3 de la constitution. Dernier verrou avant le déluge, il ne resterait plus qu'à l'abroger et le chaos deviendrait total. On semble vouloir s'en rapprocher.

Cette fin de cycle ne doit pas nous réjouir. Elle appelle clairement ceux que ne laisse pas indifférents le sort de la cité à penser désormais en termes de reconstruction.

JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

Apostilles

  1. ce à quoi votre Insolent s'emploiera dans sa prochaine chronique.
  2. cf. "La Cause des Blancs" Tome IV de l'Histoire de la Vendée militaire de Crétineau-Joly ed. Trident.

150704"La Faucille et le Croissant"
Islamisme et Bolchevisme au congrès de Bakou

présenté par Jean-Gilles Malliarakis
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