La révolte qui gronde chez les fonctionnaires de la police nationale revêt un caractère particulier qui met le gouvernement, et en première ligne Bernard Cazeneuve, dans une situation inédite.
En effet, si le mouvement de protestation des policiers, le 17 octobre à Paris, semble avoir pris de court le ministère de l’Intérieur, sa particularité tient au fait qu’il s’agit d’une initiative lancée délibérément en dehors de toute représentation syndicale.
Ce désaveu peut s’expliquer par deux reproches adressés par les policiers à leurs syndicats : celui de passer plus de temps à s’entre-déchirer qu’à défendre leurs intérêts, et celui d’être coresponsables de la situation qui est aussi la leur, en ce qu’ils gèrent collectivement avec l’administration, par le biais des commissions administratives paritaires, le fonctionnement de la police nationale.