Marine tenait hier soir à Marseille sa dernière réunion publique avant le premier tour. D’un appel à la mobilisation l’autre, celui contre la candidate du FN se poursuit de plus belle. Dans le registre basiquement antinational, on a pu lire la tribune de Jean-François Dérec sur le site cornaqué par Anne Sinclair, Un très médiocre comique, engagé un temps dans une émission de Laurent Ruquier, dans lequel il empile les outrances sur le FN sous le prétexte de dissuader son « neveu » de voter Marine. Parrain de Sos racisme, mettant souvent en avant son origine juive polonaise comme gage de sa bonne foi , le piètre Dérec n’en fut pas moins condamné en octobre 2012, par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour avoir traité un vigile de « sale nègre ». Quand on monte au cocotier pour accuser la FN de racisme, la moindre des choses est d’avoir la culotte propre… n’est-ce pas Jean-François ? A l’autre bout de la chaîne, c’est l’ambassadeur de France aux Etats-Unis, Gérard Araud, auparavant en poste en Israël et à l’Onu, qui dit tout le mal qu’il pense du FN dans Libération. M. Araud qui s’était déjà ridiculisé par un tweet intempestif déplorant l’élection de Donald Trump, « prendra sa retraite d’ici cet été » mais son « nom circule pour devenir conseiller diplomatique d’Emmanuel Macron ». Dans le quotidien de Patrick Drahi, M. Araud apporte comme de juste son soutien à son homologue, le tout aussi controversé Thierry Dana, ambassadeur du Japon ayant fait part lui aussi de son antifrontisme - la réponse que lui a adressé Bruno Gollnisch, qui a beaucoup circulé, a fait les délices de nombreux diplomates en poste en Asie…
« Depuis un café huppé » de Manhattan où il est questionné, Gérard Araud débite surtout les mêmes poncifs, mille fois ressassés, les mêmes approximations et lieux communs sur le FN, l’Europe, les vertus de la démocratie libérale bruxelloise et de l’exode de nos jeunes diplômés vers la Silicon Valley. Hors-sol, coupé des réalités françaises jusqu’à la caricature, M. Araud semble en effet posséder toutes les « qualités » pour devenir conseiller de M. Macron, si par malheur pour le rayonnement de la France et le devenir des Français ce dernier était élu le 7 mai prochain.
Dans Le Monde, le niveau de l’analyse reste toujours aussi pathétique sous la plume de la dénommée Deborah Gutermann-Jacquet, qui entend lever le voile ou arracher le masque du FN de Marine Le Pen. Psychanalyste lacanienne de son état, spécialiste de l’étude des genres (sic), collaboratrice comme il se doit du site de l’escroc intellectuel BHL, La règle du jeu, Mme Gutterman-Jacquet, à défaut de profondeur, ne fait pas dans la finesse mais dans la cuistrerie et le verbiage creux. « Rouge à gauche, bleu à droite, et bleu marine à l’extrême droite. Bleu marine, c’est bleu foncé, manière maligne de recouvrir le triste brun du fascisme. D’autant plus maligne que le mouvement de dédiabolisation repose sur la dissimulation du patronyme derrière l’exhibition du prénom, et l’association d’une redondance qui fait signe : l’ajout du bleu au Marine. » Mieux vaut en rire qu’en pleurer ! La prose de la brave Déborah est bien évidemment encensée sur le site régional du groupuscule d’extrême gauche Scalp qui se félicitait de « l’appel des 500 psychanalystes à voter contre Marine Le Pen et le parti de la haine », lors d’un forum organisé le 8 avril par l’Association de la cause freudienne (sic) qui a réuni… une demi-douzaine de profs barbus, un punk à chien égaré, et une poignée de militants associatifs très, très fatigués… Le même raout dans une version plus médiatico-branchouille, s’est déroulé mardi soir à Paris devant là aussi, un très maigre public.
Plus classiquement, est-il rapporté aujourd’hui, pour le dernier conseil des ministres avant le premier tour, François Hollande a exhorté ses ministres à « se battre jusqu’à dimanche contre nos adversaires », en l’espèce Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon… mais avec comme toujours une mention spéciale pour la candidate national. Le plus impopulaire des présidents de la cinquième république a demandé à ses derniers fidèles, comme il le fit au profit de Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen en 2002, à « appeler à voter sans barguigner pour le candidat qui sera face à Marine Le Pen, quel qu’il soit ».
La gauche hollywoodienne suit elle aussi avec attention la présidentielle en France et prodigue ses conseils aux Français, ce qui s’avère souvent contre-productif. Après Madonna, l’humoriste John Oliver (last week tonight) sur la chaîne HBO, c’est au tour de la chanteuse de variétés sur le retour, Cher, d’exprimer toute la subtilité de sa réflexion politique sur twitter : « À tout le monde : si le Front national, parti nazi et négationniste, et Marine Le Pan (sic) devient présidente, nous sommes baisés ! Ne dites pas que c’est juste la France, faites des recherches sur Google ! » On touche le fond ?
Dans la même veine les acteurs Danny Glover et Mark Ruffalo, la scénariste et féministe Eve Ensler (à qui on doit l’inénarrable pièce Les monologues du vagin) ont signé une pétition en faveur du vote Mélenchon sur le site Move On. « Nous demandons aux progressistes français de s’unir au premier tour afin de garantir qu’un candidat progressiste passe au second tour, pour que les électeurs français n’aient pas à choisir entre le libéralisme des entreprises et le populisme xénophobe ».
S’il est du dernier chic pour une partie de la gauche bobo qui se pince le nez devant les salauds de pauvres et autres patriotes qui plébiscitent le FN, de voter pour le candidat socialo-trotskyste, il y a des soutiens moins glamour que d’autres. Outre les membres du show-biz cités plus haut, le linguiste et philosophe libertaire Noam Chomsky a également signé cette pétition en faveur de M. Mélenchon. Antisioniste militant, pro-palestinien, il s’est prononcé également contre la fin des persécutions dont est victime le lanceur d’alerte Edward Snowden, – comme Bruno Gollnisch et Jean-Luc Mélenchon notamment qui souhaitent que lui soit accordé l’asile politique en France– mais aussi contre la loi liberticide Fabius-Gayssot. Pas de quoi affoler outre mesure les sourcilleux gardiens du dogme tous ceux qui misent sur le Tout sauf Marine . Un cri de ralliement qui du PS aux loges, de Bruxelles à Wall Street, de Mélenchon au Medef, s’apparente à un cri de panique. Avec une fureur qui en dit long sur la peur des « élites » de se faire botter les fesses par la France d’en bas.