Dans un courrier aux Vauclusiens publié ce matin par Vaucluse Matin, Marion Maréchal-Le Pen explique les raisons qui lui font quitter la vie politique. Nous ne publions ci-dessous l’intégralité.
« Chers Vauclusiens, chères Vauclusiennes,
Je vous écris aujourd’hui pour vous annoncer que je ne me représenterai pas aux élections législatives dans la 3e circonscription de Vaucluse. Par cette lettre, je souhaite m’en expliquer directement avec vous au regard des liens qui nous unissent. Des liens de confiance, de respect, de travail, d’amitié même, qui me sont chers.
Certaines indiscrétions sur l’éventualité de mon départ ont malheureusement suscité la parution d’articles de presse. Mise devant le fait accompli, je ne souhaitais en aucun cas nuire à la campagne de Marine Le Pen ainsi qu’au combat national, j’ai donc préféré démentir l’information. Je voulais à tout prix éviter que cette annonce ne parasite le débat présidentiel et fasse perdre un temps d’explication précieux à notre candidate ainsi qu’à nos cadres et à nos militants. Mes intentions étaient bonnes, j’espère que vous le comprendrez et me le pardonnerez.
Je sais que ma décision en traînera de l’incompréhension et de la déception pour certains, je n’y suis pas indifférente, loin de là. Bien que cela soit un véritable déchirement affectif pour moi, je n’aurais jamais fait ce choix s’il ne m’apparaissait pas juste et nécessaire.
J’ai longuement mûri ma réflexion et ma décision s’impose à la fois pour des raisons personnelles et politiques.
Raisons personnelles d’abord car je suis chargée d’âme depuis bientôt trois ans. J’ai beaucoup manqué à ma petite fille dans ses premières années si précieuses. Elle m’a aussi terriblement manqué. Il est essentiel que je puisse lui consacrer plus de temps.
Par ailleurs, je n’ai jamais renoncé à l’idée de m’extirper un jour ou l’autre du monde politique pour une expérience dans la vie civile. J’aime le monde de l’entreprise, je n’ai jamais cessé de le défendre durant mon mandat et j’aspire aujourd’hui à y travailler. Cette aspiration, je vous en avais fait part dès ma campagne électorale en 2012.
Vous connaissez mon histoire, vous savez que ce monde politique est le mien depuis toujours. À 27 ans, il est encore temps pour moi d’en sortir quelque temps.
Je suis intimement convaincue que si je n’en sors pas maintenant, je n’en sortirai jamais. Un certain nombre de médias me prêtent déjà un destin tout tracé ainsi que des ambitions dévorantes, je refuse de m’enfermer dans leur schéma.
Raisons politiques ensuite, car je suis comme vous, je pense que l’époque des politiciens déconnectés du réel avec des décennies de mandat électif derrière eux est révolue. Si nous voulons rendre ses lettres de noblesse à la Politique, il faut prouver aux Français qu’il existe aussi des élus libres et désintéressés refusant de s’accrocher coûte que coûte à leur statut ou à leurs indemnités. J’ai été élue très jeune, j’ai été préservée de certaines de vos difficultés et de vos inquiétudes, bien que je n’aie cessé d’y être attentive sur le terrain. L’idée que je me fais d’un bon chef politique impose que je bénéficie d’autres expériences que celles du succès électoral ou politique.
Cette légitimité et cette expérience acquises, j’espère pouvoir un jour de nouveau les mettre à votre service. Je ne renonce pas définitivement au combat politique car j’ai l’amour de mon pays chevillé au cœur et je ne pourrai jamais rester indifférente aux souffrances de mes compatriotes. J’ai aussi un engagement moral auprès de tous ces militants vaillants et dévoués de la France patriote qui se sont battus à mes côtés et sans qui je ne serais rien.
Sachez que ce fut un honneur et un immense plaisir pour moi de vous représenter pendant 5 ans. Cette magnifique terre de Vaucluse, ses hommes et ses femmes courageux et travailleurs, cette culture ancestrale ont été mes meilleurs alliés dans la solitude parfois pesante de l’Assemblée.
J’espère avoir été digne de votre confiance et à la hauteur de vos attentes. Vous qui m’avez accueillie et adoptée si chaleureusement lors de mon arrivée en 2012, vous qui avez porté mes équipes à 51 % aux élections régionales, vous qui avez encore massivement soutenu Marine Le Pen à l’élection présidentielle.
Rien ne s’arrête, car je laisse derrière moi une fédération dynamique, des dizaines de conseillers municipaux, deux maires, six conseillers départementaux et cinq élus régionaux qui continueront le combat pour vous et à vos côtés. Je soutiendrai les candidats aux législatives pour que le Vaucluse soit efficacement représenté à l’Assemblée.
Mon départ n’est ni une rupture, ni une provocation. Je suis convaincue que les députés FN et leurs alliés DLF seront les plus efficaces pour contrer la politique néfaste d’Emmanuel Macron et de ses alliés socialistes.
Je démissionnerai de mon mandat régional d’ici quelques semaines, le temps pour moi d’organiser ma succession à la tête du groupe et je vous présenterai mon successeur dans la 3e circonscription d’ici quelques jours. Le combat pour la France continue !
Chers Vauclusiens et chères Vauclusiennes, soyez assurés de mon attachement, de mon respect et de ma gratitude.
Marion Maréchal-Le Pen. »