Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le chagrin et la pitié

C’est une des grandes figures du Système qui s’est éteinte vendredi  en la personne de Simone Veil; paix à son âme. Née en 1927, déportée très jeune, sa vie ne fut pas épargnée par les drames personnels.  Elle est devenue ces dernières décennies une sainte et icône républicaine, comblée d’honneurs de son vivant, et notamment, de manière toute aussi surprenante que Valéry Giscard d’Estaing, membre de l’Académie française.  Le nom de Simone Veil restera bien évidemment  attaché au  projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse  qui dépénalisa  l’avortement en 1975. Si ce sont aujourd’hui plus de 200 000 IVG qui sont pratiquées en France, la fiche Wikipédia  consacrée à Mme Veil précise très justement  qu’elle soutenait  que « l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue, qu’elle (s’opposait)  à la banalisation de l’avortement dont elle (considérait)  qu’il  restera toujours un drame  et (précisait)  au sujet de sa loi que  si elle n’interdit plus, elle ne crée aucun droit à l’avortement ».  Surprenant les plus progressistes, elle apporta  son soutien en janvier 2013 aux Français  manifestant  contre le   mariage et l’adoption pour les couples homosexuels. Ministre de la Santé et de la Famille sous Giscard, de la Santé et de la Ville sous le gouvernement Balladur , appartenant  à la famille de la droite centriste, européiste UDF puis UDI  -elle fut la première présidente du parlement européen en 1979- , Mme Veil jouissait d’une côte de popularité très importante. Elle était relevée chaque année par le traditionnel sondages sur les personnalités préférées des français, où son nom figurait systématiquement dans la liste proposée… Une popularité qui ne s’est pourtant peu ou pas vérifiée dans les urnes. Une de ses rares tentatives  électorales, la seule de manière autonome, fut la liste qu’elle conduisit aux élections européennes de 1989,  qui ne recueillit que 8,43 % des voix,  loin derrière celle emmenée par le croquemitaine  Jean-Marie Le Pen (11,73%).   

L’opposition farouche,  historique, de Simone Veil  au FN -elle réaffirma plusieurs fois son refus radical de  tout rapprochement entre la droite et le Front National–  a été pointée longuement par les commentateurs. A titre d’exemple,  l’édition spéciale qui lui a été consacrée par Ruth Elkrief sur BFM TV vendredi, en présence de l’ex député européen UDF Jean-Louis Bourlanges, de l’ex patronne du Medef et actuelle vice-présidente de l’Ifop Laurence Parisot et du journaliste Hervé Gattegno (JDD, RMC, BFMTV) a été l’occasion pour les participants  d’un festival de propos venimeux sur l’opposition nationale.  La détestation  par Mme Veil d’un FN, qualifié peu ou prou de mouvement d’abrutis factieux et haineux  par l’aréopage réuni par Mme El Krief,  a été soulignée à l’envie.

Comme pour le très immigrationniste  Stéphane Hessel, décédé en 2013,  une pétition (deux ont été en fait lancées parallèlement et envoyées au chef de l’Etat )  circule actuellement pour que Mme Veil entre au Panthéon. Elle a été  signée notamment par François Bayrou, Valérie Pécresse, Laurence Parisot, « Jean-Claude Gayssot, qui a donné son nom à une loi mémorielle de 1990 qui réprime la contestation des crimes contre l’humanité -Mme Veil était très critique vis-à-vis de cette loi liberticide d’obédience communiste, NDLR-, l’ex-ministre des Droits des Femmes Laurence Rossignol, le député LR Sébastien Huyghe, le président LR de la région Paca Christian Estrosi, l’écrivain Bernard-Henri Lévy, la militante Femen Inna Shevchenko, le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan, le vice-président du FN Florian Philippot, les eurodéputés socialistes et radicaux français, le député UDI Yves Jégo…» indique l’AFP.

Au-delà du respect que nous portions,  comme à tout adversaire politique,  à la personne même de Simone Veil –Marine lui a rendu hommage  par un communiqué saluant la constance de ses convictions– rappelons tout de même que c’est aussi  sur la question cruciale de l’immigration qu’il faut juger  des positions de la classe politique. Or, dans ce domaine, le moins que l’on puisse dire est que Mme Veil ne fit pas  preuve de clairvoyance. Elle fut ainsi au nombre des membres du gouvernement qui s’opposèrent sous le septennat de Giscard d’Estaing,  confronté à la  montée du chômage et à la crise découlant du premier choc pétrolier,   au projet défendu par  ce dernier du renvoi dans leur pays de 100 000 Algériens par an, la politique d’aides financières au retour ayant  échoué.

Une immigration qui est plus que jamais le défi crucial qui se pose  à l’Europe confrontée à des flux migratoires sans précédent. En mai 2015, alors que le chancelière Angela Merkel, avec le soutien  enthousiaste d’un certain Emmanuel Macron,  ouvrait en grand les vannes,  la Commission européenne exhortait les  Etats membres de l’UE d’accueillir un nombre croissant d’immigrés clandestins. Un  « plan scandaleux » dénoncé alors par la présidente du FN  notant qu’ « en plus de tous ceux qui arrivent par milliers sur son territoire, notre pays devra ainsi prendre à sa charge plus de 9000 migrants supplémentaires en deux ans, actuellement hébergés pour l’essentiel en Grèce et en Italie». Le FN exigeait « le rejet immédiat de ce plan et le renvoi systématique des clandestins, sans quoi les flux ingérables de migrants en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient ne cesseront de grossir, aggravant un problème déjà énorme ». 

La séquence électorale,  la crainte d’une déferlante FN dans les urnes avait conduit le gouvernement Hollande à faire le dos rond. Qu’en sera-t-il aujourd’hui ? Hier rapporte l’Afp, « peu avant une réunion à Paris avec ses homologues français et allemand », Marco Minniti,  ministre italien de l’Intérieur, a appelé « les pays européens à ouvrir leurs ports aux bateaux secourant les migrants pour alléger la pression sur Rome ». « L’Italie se plaint d’être livrée à elle-même face à la crise migratoire et appelle ses partenaires européens à davantage de solidarité. Le pays a enregistré depuis le début de l’année plus de 83.000 arrivées de migrants, en hausse de plus de 19% sur la même période en 2016, en provenance de Libye pour la plupart.»

Dans un entretien accordé au quotidien Il Messaggero, le ministre, « dont le pays avait menacé de bloquer l’entrée de ses ports aux bateaux étrangers transportant des migrants secourus en Méditerranée»,  note que  « les bateaux qui viennent au secours des migrants battent pavillon de différents pays européens ». Concrètement  «des bateaux d’ONG, de l’opération navale européenne anti-passeurs Sophia et de l’agence européenne des frontières Frontex (sont)  impliqués, aux côtés des gardes-côtes italiens.» Or, « si les seuls ports vers lesquels les réfugiés sont acheminés sont les ports italiens, cela ne marche pas. C’est le cœur de la question.  Je suis un europhile et je serais fier si même un seul bateau, au lieu d’arriver en Italie, allait dans un autre port. Cela ne résoudrait pas le problème de l’Italie mais ce serait un signal extraordinaire  montrant que l’Europe veut aider l’Italie, a encore dit le ministre.»

Le meilleur moyen d’aider l’Italie, les Italiens, et plus largement les Français et  tous les Européens,  est de renvoyer vers leur point de départ tous les immigrés  clandestins qui débarquent  sur  les  côtes européennes affirme Bruno Gollnisch . C’est le criminel laxisme actuel, l’accueil systématique (et ultra médiatisé dans les pays des candidats au départ)  des flots d’immigrés clandestins, objets d’un juteux trafic pour les passeurs et les mafias de tout poil,  qui encourage la déferlante. C’est ici et maintenant qu’il faut  arrêter le délire et redresser  la barre, faute de quoi…

https://gollnisch.com/2017/07/03/le-chagrin-et-la-pitie/

Les commentaires sont fermés.