Dimanche, Thierry Solère, dissident LR à la tête des Constructifs à l'Assemblée, affirme avoir "reçu [sa] convocation d'exclusion par courrier", comme tous ceux qui soutiennent l’exécutif et sa majorité. Christian Estrosi a dénoncé :
"J'appartiens au canal historique du RPR, de l'UMP qu'a voulu Jacques Chirac pour faire une barrière sans la moindre porosité avec le FN, j'appartiens au canal historique de cette fondation des Républicains par Nicolas Sarkozy. Un grand mouvement populaire et pas un parti élitiste tel qu'on l'a transformé en quelques mois, replié sur lui-même.
On parle d'exclusion, de dresser des bûchers en place de grève pour éliminer untel ou untel. Chez les staliniens, on disait : 'Le parti se renforce en s'épurant'. Moi, je ne crois pas qu'un parti puisse se renforcer et qu'on puisse préparer les victoires de demain de cette manière."
Bien au contraire, avoir des offres politiques raisonnablement différenciées n'est pas stalinien, mais indispensable à la démocratie. C'est ce que fait Valérie Pécresse, qui refuse de briguer la présidence LR et lance son propre mouvement :
«Je ne participerai pas à une guerre des chefs cet automne, parce qu'elle serait stérile tant que la question de la ligne n'est pas tranchée»
"J'ai décidé de créer un mouvement d'idées qui, à ce stade, se situe au sein des Républicains. Libres! serait un beau nom. Soyonslibres. fr sera notre site. Libres de s'exprimer et de penser. Libres aussi de vouloir incarner la relève, de faire monter la jeune génération, de féminiser. J'invite tous ceux qui veulent construire et peser dans le parti sur cette ligne à nous rejoindre. Nous verrons ensuite si nos idées sont majoritaires."
Nous verrons en effet... car Valérie Pécresse fait une erreur d'analyse en affirmant :
"Une double question se pose aujourd'hui à la droite : quelle stratégie et quelle ligne politique? Certains veulent un retour à la ligne Buisson, celle qui nous a fait perdre en 2012. Celle qui accuse l'Europe de toutes nos lâchetés. Celle qui résume la question sociale à l'unique question identitaire. Celle qui, bien souvent, relègue les femmes au deuxième plan, aussi. Ils pensent que seule cette ligne permettra d'incarner une vraie opposition à Emmanuel Macron. Derrière, il y a la tentation d'un rapprochement avec l'extrême droite."
Ce n'est pas la ligne Buisson qui a fait perdre son parti en 2012, ce sont les multiples trahisons de Nicolas Sarkozy quant à cette fameuse ligne. François Fillon n'ayant pas suivi cette ligne, il n'a rassemblé derrière lui que le socle chiraquien, soit 20% de l'électorat.