Voilà une liste non exhaustive d’attaques contre les forces de l’ordre dont s’est fait l’écho la presse régionale ces trois derniers mois :
– Le Bien public, 22 mai, Dijon : « Il était 17 h 30 environ, après la parade « Métisse » qui, de l’aveu même de la police, s’était bien déroulée, lorsqu’un jeune homme a été repéré circulant sur un scooter, sans porter de casque. La brigade anticriminalité présente sur place a voulu contrôler le jeune habitant du quartier, mais celui-ci aurait refusé d’obtempérer et a accéléré, s’enfuyant sur l’avenue du Lac. Au moment où les policiers rattrapaient le contrevenant, ils étaient caillassés par un groupe de jeunes essayant de favoriser la fuite de l’adolescent à moto. »
– France 3 Régions, le 28 mai, Grenoble : « Vers 18 heures, les policiers ont été appelés dans la quartier pour prêter main-forte aux services techniques de la ville. À leur arrivée rue Christophe-Turc, les agents des forces de l’ordre ont été caillassés par des jeunes du quartier. Ils ont répliqué à coups de flash-ball. Il n’y a pas eu de blessé ni d’interpellation. »
– Le Parisien, 21 juin, Courcouronnes : « Vers 20 heures, juste devant l’ancien hôpital, une borne à incendie a été ouverte. Accompagnés des services techniques de la ville, seuls habilités à fermer cette bouche avec la Compagnie des eaux, les forces de l’ordre ont cherché à sécuriser la rue. Mais ceci n’était qu’un prétexte, au moment de l’intervention, un groupe d’individus armés de plusieurs dizaines de morceaux de macadam et de bouteilles en verre ont pris pour cible les fonctionnaires obligés de battre en retraite, le temps d’appeler les renforts. La route a été bloquée à la circulation pendant l’affrontement. Deux personnes ont été interpellées. »
– Le Dauphiné libéré, 6 juin, Valence : « Nuit agitée dans la zone de sécurité priorité (ZSP) de Fontbarlettes. Tout a commencé vers 22 h 30, quand une patrouille de police a été la cible de jets de projectiles. Une vitre du véhicule a été brisée. Alors que des renforts ont été déployés pour sécuriser le secteur, les policiers ont, à nouveau, été caillassés. Une trentaine de poubelles ainsi qu’un véhicule ont été volontairement incendiés, notamment dans la rue Verdi. Le calme est revenu vers 3 heures du matin. »
– Notre quotidien, 10 juin, Clermont-Ferrand : Il était minuit, dans la nuit de jeudi à vendredi, lorsque les sapeurs-pompiers ont été appelés pour éteindre un feu de poubelle rue de Flamina, dans le quartier de Champratel. Leur véhicule a été caillassé et l’un des agents, âgé de 41 ans, a été blessé d’une pierre reçue dans le genou. À son arrivée, l’équipe de secours a été accueillie par des jets de pierres, laissant penser que le feu avait été allumé intentionnellement afin de faire venir les sapeurs-pompiers sur les lieux. L’équipage de police qui est intervenu a subi le même sort. Aucune interpellation n’a été réalisée. »
– Site « Police et Réalités », 10 juillet, Roubaix : « Des individus creusent des trous et placent des objets métalliques et tranchants puis, lors d’émeutes, incitent les policiers à les poursuivre pour qu’ils puissent tomber dans ces pièges. »
Ce dernier fait est particulièrement grave car il est de même nature – même si la dangerosité est moindre – que les piégeages que l’on trouve en Irak ou en Syrie.
Ces « différends » répétitifs nous incitent à nous poser la question majeure : n’est-on pas en train de basculer de l’émeute urbaine à la guérilla urbaine ? Car il ne faudra pas attendre longtemps pour que ces délinquants qui maîtrisent parfaitement l’embuscade passent des pierres, des bouteilles et des morceaux de macadam au cocktail Molotov et à la kalachnikov.
http://www.bvoltaire.fr/va-t-on-passer-rapidement-emeutes-urbaines-a-guerilla-urbaine/