Les réseaux sociaux ont beaucoup commenté le fait que Raquel Garrido, avocate/ militante de Jean-Luc Mélechon et des structures qu’il préside, ait été engagée comme chroniqueuse dans la nouvelle émission de Thierry Ardisson, Les terriens du dimanche, qui débutera en septembre. Lors de son passage sur RMC, dans Les Grandes Gueules jeudi dernier, Mme Garrido a été mise sur le gril par Olivier Truchot et Charles Consigny. Ils lui ont reproché ce qui serait une forme de duplicité ou de double-langage, à savoir le fait qu’elle accepte d’être payée pour ce rendez-vous programmé sur C8, une chaîne appartenant au très capitaliste Vincent Bolloré. Déjà, en juin 2013 l’Agence Bretagne Presse s’était arrêtée sur les activités annexes de cette femme d’origine chilienne qui dirige (dirigeait?) avec son mari « un label musical indépendant, Misty Productions, dont l’artiste phare est (sa sœur) Mistysa », une « chanteuse de Soul / R n’ B qui connaît un certain succès au Chili d’où elle est originaire. » Or, « les activités de Mistysa semblent s’accommoder d’une certaine collaboration avec le capitalisme le plus sauvage : le lancement au Chili de son dernier album Macumba aura eu lieu dans l’auditorium de la Fondation Telefonica, c’est-à-dire une émanation de Telefonica, la sixième compagnie mondiale en matière de téléphonie (première compagnie espagnole) vouée régulièrement aux gémonies par tous les syndicats du monde latino-américain pour ses méthodes fort peu sociales. »
Preuve peut-être qu’elle ne se sent finalement pas aussi à l’aise et sereine qu’elle le dit vis-à-vis de l’électorat mélenchoniste en acceptant de se vendre à C8, Raquel Garrido a sur-réagi assez maladroitement sur twitter en écrivant après coup: « Les Insoumis me le répètent depuis la fin de la présidentielle et ils ont raison. Les Grandes Gueules de RMC font un violent insoumis-bashing #AuRevoir. » (sic). La meilleure défense c’est l’attaque: déjà pour tenter de justifier le malaise engendré par la piètre prestation, la froideur du sentiment national exprimé par l’élue mélenchoniste controversée Daniele Obono qui avait été sévèrement étrillée sur le plateau des Grandes Gueules en juin dernier, Jean-Luc Mélenchon et ses amis avaient crié au racisme… comme c’est original!
Pourtant, sur le plateau des Grandes Gueules, Raquel Garrido avait énoncé un certain nombre de vérités. Elle qui officia également un temps auprès de Christophe Hondelatte sur BFMTV, a eu beau jeu de répliquer à ses détracteurs que les militants politiques cachés sous la défroque du journaliste sont nombreux (ce qui est vrai); que la quasi totalité des médias français appartiennent à neuf milliardaires (ça l’est aussi). Bref qu’elle aurait bien tort de ne pas se saisir de la tribune (tarifée) qu’on lui tend pour y faire passer ses idées. Tout juste peut-on constater avec Bruno Gollnisch que ce n’est pas demain qu’une chaîne osera confier une chronique à un cadre, adhérent/militant identifié comme tel du Front National. L’anticonformisme d’Ardisson a ses limites, qui sont peut-être également celles de ses patrons. Car en terme de transgression vis-à-vis de la doxa libérale, de regard tranchant, incisif, décapant sur l’actualité, il y avait beaucoup mieux à trouver que cette représentante des révolutionnaires en peau de lapin de la France Insoumise.
Nous le savons, les idées défendues par les mélenchonistes ne sont pas toujours d’une grande fraîcheur, pertinence et intelligence mais en désignant le FN comme leur adversaire principal, ils sont assurés de bénéficier d’une certaine bienveillance et surface médiatique. Mme Garrido elle même, n’avait pas hésité à qualifier Marine Le Pen de « délinquante » en 2012, à la suite d’un tract distribué dans le cadre de la campagne législative à Hénin-Beaumont, citant une déclaration de Jean-Luc Mélenchon en faveur de l’immigration de peuplement. Dans un entretien accordé à Street press, elle expliquait qu’elle « rêve de ce qu’elle appelle une lutte à mort entre Parti de gauche et le FN, jusqu’au dernier survivant »; lutte à mort qui était aussi l’expression utilisée en son temps par un grand maître du Grand Orient pour qualifier la nature de l’opposition de sa secte au Mouvement national.
Épouse à la ville du Monsieur anti FN du Parti de Gauche, le tout nouveau député Alexis Corbière, Mme Garrido coche elle aussi toutes les cases du politiquement correct: ancienne vice-présidente de SOS racisme, ex de l‘Unef, ex adhérente du PS ralliée au mélenchonisme, cette dernière est en toute logique beaucoup plus virulente contre l’opposition nationale, populaire et sociale que contre un Grand capital dont, in fine, les socialo-trotskistes ont toujours été les alliés de revers ou les idiots utiles. En défendant notamment, comme le Medef, les partis du Système, les cénacles mondialistes et le monde de la finance hors sol, la poursuite d’une immigration, armée de réserve du capital, qui paupérise, tiers-mondise notre pays et dont les Français les plus modestes sont les premières victimes.
https://gollnisch.com/2017/08/01/raquel-soldat-de-reserve-capital/