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  • Faudra-t-il raser Versailles ?

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    Par Louis-Joseph Delanglade

    Il n’est pas anodin qu’à peine en charge du 7/9 de France Inter, M. Demorand, en bon journaliste-militant gaucho-bobo, ait cru bon, mardi 29, de faire écho à une tribune de M. Tin parue le même jour dans Libération, journal proche de la mouvance ultra-gauche dont lui-même assura la direction de 2011 à 2014. Sous un titre racoleur et provocateur (« Vos héros sont parfois nos bourreaux »), leprésident du rac(ial)iste CRAN (1) réclame que la France se mette à l’unisson de l’Amérique du Nord en faisant disparaître les noms et les statues de tous ceux qui sont suspects d’esclavagisme - le principal accusé-condamné-exécuté par cet avatar néo-stalinien devant être Colbert. 

    Si M. Tin et son association peuvent compter sur la complicité active de certains médias, il faut savoir qu’ils prospèrent grâce aux subventions publiques, le prétendu « antiracisme » constituant un fonds de commerce des plus juteux. Sur le personnage Tin, sa haine manifeste de la France, son militantisme racialiste pour ne pas dire raciste, nous renvoyons nos lecteurs à un « lundi » de 2013, M. Tin réclamant à l’époque le remboursement par la France à Haïti de seize milliards d’euros qui auraient été indûment perçus pour l’affranchissement des esclaves (2). 

    Aujourd’hui, M. Tin cherche à profiter de la vague de repentance mémorielle qui sévit, notamment aux Etats-Unis et au Canada, le maire de New York étant allé jusqu’à envisager de faire disparaître la statue de Christophe Colomb jugée « offensante » pour les Amérindiens. M. Bock-Côté, connu et apprécié de nos lecteurs, a analysé et évalué avec la plus grande pertinence cette « manifestation de fanatisme idéologique s'alimentant à l'imaginaire du multiculturalisme le plus radical, qui prétend démystifier la société occidentale et révéler les nombreuses oppressions sur lesquelles elle se serait construite » (3). 

    Mais pourquoi faire l’honneur à M. Tin d’entrer dans un débat impossible ? Tenons-nous-en au bon sens le plus élémentaire. Il reproche à Colbert d’avoir élaboré la première version du fameux Code noir, « Recueil d’édits, déclarations et arrêts concernant les esclaves nègres de l’Amérique ». M. Tin, dont l’honnêteté intellectuelle semble ici douteuse, omet de préciser que Colbert a fait ce travail à la demande du roi Louis XIV qui, il en avait seul le pouvoir, promulguera leditCode en 1685. Louis-Georges (c’est le prénom de M. Tin) contre Louis XIV, dit Louis le Grand (grand « en tout », selon Pierre Puget) ? On aura la charité de comprendre que M. Tin ait refusé le combat. Il aurait alors dû, en toute cohérence, tel l’ineffable M. Aphatie (4), demander que soit rasé le château de Versailles. Ridicule, n’est-ce pas ?   

    (1) Conseil représentatif des associations noires de France.

    (2) Louis-Joseph Delanglade, « Tintin aux Antilles », Lafautearousseau, 13 mai 2013.

    (3) Mathieu Bock-Côté, « La chasse aux statues ou le nouveau délire pénitentiel de l’Occident », Figaro Vox, 29 août 2017.

    (4) Jean-Michel Aphatie, journaliste (tendance gaucho-bobo bien évidemment), déclare le 9 novembre 2016 sur le plateau de Public Sénat : « Moi, si un jour je suis élu président de la République, savez-vous quelle est la première mesure que je prendrais ? Je raserais le château de Versailles. Ce serait ma mesure numéro un pour que nous n’allions pas là-bas en pèlerinage cultiver la grandeur de la France, devenons réalistes ! »

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/