« Levez-vous vite, orages désirés, qui devez emporter René dans les espaces d’une autre vie ! » (Chateaubriand, René).
Dans l’écoulement du temps historique, un jour, les choses anciennes cessent ; puis, un autre jour, des choses nouvelles surgissent, qui façonnent le monde à venir.
Nous – simples citoyens – sommes entrés, sans avoir été consultés, dans des configurations économiques et politiques qui nous asservissent individuellement, nous privent de nos libertés politiques collectives, ruinent nos nations, enrichissent de façon exponentielle une caste, désespèrent notre jeunesse, peuplent nos rues de retraités obligés de faire des « petits boulots », et nos trottoirs d’humains détruits. Nous n’avons été appelés à voter ni pour l’OMC et le mondialisme commercial, ni pour l’Union européenne de Lisbonne, ni pour la financiarisation, ni pour l’ubérisation… En réalité, selon le mot d’un Nobel d’économie (Joseph Stiglitz), nous avons assisté, impuissants, au
« triomphe de la cupidité », corrélatif de l’effondrement de notre niveau de vie.
2018 verra deux événements ignorés de nos médias main stream, qui omettent de les placer en perspective l’un de l’autre. Deux révolutions inimaginables il y a un an, qui vont bouleverser le système installé malgré nous et contre nous. La première révolution aura lieu aux États-Unis : il s’agit de dispositions fiscales et douanières qui vont protéger l’industrie nationale américaine. La deuxième révolution viendra de Suisse, qui soumettra au contrôle de la nation l’émission monétaire par les banques.
Ces deux révolutions ne vont-elles pas en procréer une troisième dans les peuples d’Europe ? L’Union européenne, sa soumission à la mondialisation et ses dogmes monétaires, pourraient alors en trépasser. Euro compris. Les intellectuels indépendants (il en reste dans les maquis de la pensée), les peuples demanderont des comptes à ceux qui ont laissé (ou aidé à) s’installer ces modèles pervers de l’économie en manipulant les outils politiques de la République. D’autant plus que les deux révolutions économiques ne produiront pas tout de suite leurs conséquences fastes. L’ablation chirurgicale est toujours douloureuse et la convalescence longue. Il faudra reconstruire les filières industrielles moribondes au moyen de politiques économiques de type colbertiste ou sud-coréen. La caste politicienne qui sévit en est incapable ; des universitaires et chercheurs indépendants de premier rang devront apporter (comme aux États-Unis ou en Suisse) leur compétence et leur créativité.
L’énorme bulle de la dette mondiale, les flux démentiels de capitaux seront remis en question. Comment les résorber ? De même que la mondialisation aveugle. Ce seront désormais les peuples qui dirigeront la monnaie et la finance, le commerce international ; et non plus l’inverse. L’ONU sera probablement appelée à remplacer le FMI et la Banque mondiale, compromis, opaques, qui ont failli à leur tâche.
Et, surtout, les Français voudront rejeter de leur République le régime dégénéré qui les détruit civiquement et socialement et leur répugne, pour pouvoir, comme tous les peuples civilisés, chasser ou juger un mauvais Président, se prononcer sur les grands sujets qui concernent leur vie, l’avenir de la nation, par référendum d’initiative populaire, par la proportionnelle, sanction de toutes les fraudes sociales et des évasions fiscales.
Les orages qui vont se lever des Amériques et de Suisse seront soudains et violents ; mais ils apporteront la pluie aux terres assoiffées de vérité et de justice : les espaces d’une autre vie pour la planète. Les Français pourront alors semer et rêver.