L’association Droit au logement (DAL) a fait de l’occupation illégale d’un immeuble une opération politique à grand spectacle et une arme idéologique : elle est à l’origine de la plupart des squats qui ont fait parler d’eux à Paris de 1987 à 2001.
Jusqu’en 1986, les squats parisiens existaient, mais n’avaient aucun retentissement médiatique : ils étaient marginaux, évidemment illégaux, considérés et traités comme tels. C’est en 1987 que le regard médiatique et politique a changé, influençant dans une certaine mesure celui du public. A l’origine de ce changement, l’association Comité des mal-logés qui deviendra trois ans plus tard DAL. Elle a pour porte-parole Jean-Baptiste Eyraud, maoïste pur jus, partisan d’un État nourrice qui tiendrait ses citoyens sous perfusion, et bien sûr contempteur du droit de propriété.
Le premier objectif de l’association est de faire du bruit : non pas pour reloger les familles misérables qu’elle instrumentalise, mais pour attirer l’attention sur les carences des pouvoirs publics en matière de logement social. A l’origine, son but est en effet de pousser à la construction de logements sociaux.
Rapidement, elle mesure l’intérêt de se focaliser sur des « demandeurs de logement d’origine africaine ». Jean-Baptiste Eyraud se révèle un communicant redoutable. Chaque squattage s’accompagne de reportages écrits et télévisés, qui le précèdent même parfois puisque les cameramen ont miraculeusement le temps de se préparer avant l’arrivée des squatteurs majoritairement étrangers. Après avoir installé les squatteurs, DAL fait mine de découvrir des conditions insalubres et organise dans la foulée une manifestation pour exiger le relogement des squatteurs. Le tout livré clés en main aux médias.
Il ne reste à la presse qu’à trouver quelques formules pour faire pleurer dans les chaumières : « Dans la froide nuit d’hiver, des familles entières dorment sous des bâches », ou encore : « La population du quartier, unanime, apporte son soutien aux squatteurs. Des mères de famille offrent des pâtisseries, préparent des thermos de café et distribuent du chocolat aux enfants » (formules citées par Julius Muzart).
L’entreprise de culpabilisation est brillante : quel monstre faudrait-il être pour ne pas être ému ? Comment ne pas s’identifier à ces riverains charitables ou, mieux, solidaires ?
Dans la réalité en revanche, pendant que les médias mettent en scène des familles africaines ravies de leurs nouveaux logements, les voisins commencent à déchanter au milieu des trafics en tous genres, conséquence prévisible du squat.
L’association DAL a connu ses heures de gloire à l’arrivée de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris. Il a donné l’ordre à ses services de reloger en priorité les protégés de l’association.
Entre 2002 et 2006, 90% des relogements urgents réalisés par la Ville bénéficièrent ainsi à des squatteurs, majoritairement originaires d’Afrique noire.
Jean-Yves Le Gallou, Immigration, la catastrophe. Que faire ?