Le show Macron se déplaçait avant-hier en Corse pour délivrer un message jupitérien de fermeté sur les principes républicains. La mise en scène fut soignée par son service marketing (de presse): c’est un dialogue parait-il impromptu entre le président de la République interpellé dans une rue d’ Ajaccio par la femme d’Yvan Colonna, assassin du préfet Erignac (le 6 février 1998), qui a permis à Emmanuel Macron de délivrer pour les télévisons de belles images et un beau dialogue empli d’humanité et en même temps intransigeance sur les valeurs. Non il n’y aura pas d’amnistie des prisonniers dits politiques, oui leur retour sur l’île de Beauté est envisageable… L’avenir de la Corse est dans le « giron républicain » a proclamé M. Macron. « J’espère que la République ne faiblira jamais en Corse », a déclaré Dominique Érignac, lors de hommage rendu à son mari. Au mot république nous préférerions celui moins désincarnée, moins administratif, plus enracinée et plus signifiant de France, car c’est bien de cela dont il s’agit. Il n’est pas anodin que celui-ci soit désormais toujours remplacé par celui-là dans la bouche des dirigeants du Système... Bruno Gollnisch rappelait en effet dans sa toute récente vidéo actualité que le renforcement électoral en Corse ces toutes dernières années d’un courant autonomiste, séparatiste, voire indépendantistes avait pour cause, non pas unique, mais principale, une question jamais abordée, le tabou des tabous, à savoir une immigration massive en provenance du continent africain dont la République ne protège pas plus la Corse que les autres provinces françaises. Cette même république pourtant si sourcilleuse et intraitable quand il s’agit de hurler au loup contre l’opposition nationale et qui s’est de nouveau beaucoup agitée pour faire lever l’immunité parlementaire des élus frontistes, pour des peccadilles, comme c’est le cas cette fois encore pour notre collègue Steeve Briois.
D’un paranoïa l’autre? BFM TV rappelait hier les propos tenus mardi par le secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, qui a averti que «la Russie devra faire face à des conséquences si elle intervient dans les élections de mi-mandat aux Etats-Unis (…). Le mois dernier, le directeur de la CIA, Mike Pompeo, avait averti qu’il s’attendait à ce que la Russie essaie d’interférer dans les élections de 2018 comme elle l’a fait selon des agences de renseignement américaines dans l’élection présidentielle de 2016 » ce que le Kremlin comme Donald Trump nient catégoriquement.
Si « l’équipe du procureur spécial Robert Mueller et deux enquêtes parlementaires cherchent à établir si la Russie a interféré dans l’élection présidentielle pour aider Donald Trump à battre Hillary Clinton », d’ores et déjà le département américain du Trésor a publié fin janvier un rapport dans lequel on trouve les noms d’environ 200 personnalités (politiques et hommes d’affaires russes) jugées proches de Vladimir Poutine. Un rapport qui pourrait être utilisé pour punir Moscou de son ingérence supposée qui aurait à elle seule permis la victoire de M. Trump, quand bien même Mme Clinton , certes détestée par l’Amérique profonde, était soutenue à l’époque sans ambiguïtés par 95% des gros médias américains… Mais ce doit être un détail sans importance et de peu de poids face à la monstrueuse ingéniosité et perfidie des hommes de main du Kremlin capables de manipuler les votes de centaines de millions de braves et naïfs électeurs américains …
« Ce n’est pas la première fois nous subissons des manifestations d’agressivité » a déclaré le secrétaire de presse ( porte-parole) du président de la Fédération de Russie, Dmitri Peskov. Il a dénoncé la méthode utilisée consistant à travers ce rapport à « potentiellement détériorer l’image et la réputation » des dirigeants de société et politiciens de son pays; rapport qui s’apparente également à une « tentative directe et évidente d’influencer les élections », en l’occurrence la présidentielle qui se déroulera en mars. A dire vrai, les dresseurs de liste du département américain du Trésor ne devraient guère influer sur les opinions des électeurs de la Sainte Russie. Soixante-quatre candidats sont en lice le 18 mars pour gagner le fauteuil de la présidence, course électorale dans laquelle, selon les sondages, Vladimir Poutine, candidat à sa propre succession, est très largement favori, en l’absence de challengers de poids.
Le Figaro rapporte en tout cas que « la principale figure de l’opposition, l’avocat russe Alexeï Navalny », inéligible après avoir été condamné l’année dernière « à cinq ans de prison avec sursis pour une affaire de détournement de fonds remontant à 2009 », « appelle au boycott de l’élection présidentielle. » « Avocat de formation, il s’est fait connaître par ses fortes prises de positions contre le Kremlin. Il a également créé la Fondation Anti-Corruption (FBK) en 2011. Il est devenu la figure la plus importante de l’opposition russe. Ancien membre du parti Iabloko, dont il a été évincé en 2007 en raison de sa proximité avec des ultra-nationalistes, et après avoir tenu des propos racistes, il est à la tête du Parti du Progrès depuis 2012. »
« Ces élections ne sont pas des élections, et mon rôle va maintenant consister à expliquer que cette procédure, qu’ils qualifient d’élections, consiste de fait à renommer Poutine ». Il a déclaré vouloir convaincre les gens qu’il est impossible de reconnaître ces élections ou ce régime», soupçonnant Vladimir Poutine qui brigue un quatrième mandat, de vouloir devenir « empereur à vie. »
M. Navalny affirme aussi avoir prise ses distances avec une autre opposante sérieuse à M. Poutine, « Ksenia Sobtchak ( candidate du parti Initiative citoyenne, NDLR) , fille de l’ancien maire de Saint-Pétersbourg Anatoly Sobtchak, qui fut le mentor politique de Poutine. Ancienne présentatrice de télévision, elle a rejoint les rangs de l’opposition en 2011 (…). Navalny ( considère) sa candidature comme un plan du Kremlin, qualifiant la jeune femme de caricature de candidat libéral. »
Une dépêche de l’agence Tass semble au moins donner partiellement raison à Alexeï Navalny sur ce dernier point puisque Ksenia Sobtchak y est décrite comme « proche de l’actuel président Vladimir Poutine dont la candidature a d’ailleurs été saluée par le Kremlin.» Et ce, malgré un programme divergent puisque cette jolie jeune femme prône une république parlementaire, ou encore un rapprochement avec l’Otan et l’Union Européenne, toutes choses dont elle a fait état lors de sa toute récente visite aux Etats-Unis.
Signalons encore que malgré les accusations de tricheries et de manipulations relayées, suscitées par des officines, des ONG clairement anti russes, à commencer par celles financées par George Soros, jamais les observateurs étrangers envoyés dans le passé pour contrôler le bon déroulement du scrutin n’ont fait état de fraudes téléguidées par le pouvoir. Bruno Gollnisch a d’ailleurs accepté la demande des autorités russes le sollicitant pour veiller à la bonne exécution de l’élection présidentielle. « J’ai donné mon accord aux autorités russes pour partir à Moscou le 18 mars en tant qu’observateur étranger. Je dois aller dans plusieurs bureaux de vote pour observer le scrutin et veiller à la pluralité des candidatures et à la sincérité du vote» a précisé le député frontiste.
Dans les faits nous savons, exception faite de la Suisse, qu’il y a au moins autant de trucages et de verrouillages dans les élections dites démocratiques des pays occidentaux (à commencer par la France) qu’il y en a en Russie présentée sans cesse comme une éternelle autocratie. Alors il se peut que Vladimir Poutine soit un démocrate tempéré, mais comme le notait Bruno Gollnisch « c’est surtout l’assomption de la Russie, sa grandeur retrouvée sur la scène internationale, le sursaut national et identitaire russe qui expliquent que ses dirigeants actuels soient traînés dans la boue. Les plus sévères aujourd’hui à l’égard de la Russie sont souvent ceux qui ont longtemps nié l’existence du goulag, la nature totalitaire du communisme et la menace de l’impérialisme soviétique. Pendant 74 ans, les communistes ont piétiné les libertés et les solidarités les plus élémentaires, allant jusqu’à obliger les enfants à dénoncer leurs parents. Il n’est pas étonnant qu’au sortir de ce cauchemar, la démocratie russe ne soit pas encore parfaite. »