Par Robert Martin ♦ Un de nos lecteurs nous a récemment contactés. Fonctionnaire retraité ayant assuré un rôle important au sein du dispositif judiciaire entourant la demande d’asile en France, il est théoriquement soumis à un devoir de réserve, nous avons donc respecté son anonymat en modifiant son nom. Néanmoins, face aux actions d’Emmanuel Macron et notamment à sa loi Asile et Immigration, il a décidé de nous communiquer plusieurs textes. Nous avons décidé de publier en 5 parties un grand texte solidement documenté sur le projet de loi d’Emmanuel Macron et, plus globalement, sur les mesures qu’il faudrait adopter pour gérer efficacement la crise migratoire.
Polémia
En tant que fonctionnaire retraité, mais moralement toujours soumis au devoir de réserve, j’avais décidé jusqu’à ce jour de ne pas émettre d’avis sur la politique gouvernementale suivie en matière d’immigration, bien que possédant une expérience concrète de ces problèmes. En effet, une carrière professionnelle très particulière m’a offert l’occasion de vivre de nombreuses années hors de l’Hexagone (dont notamment plusieurs années en Afrique) et d’effectuer de très nombreuses missions dans des dizaines de pays à la demande de divers organismes internationaux.
Enfin, j’ai travaillé pendant plus de dix ans à la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), ce qui m’a permis, au cours des centaines d’audiences auxquelles j’ai participé, d’examiner les cas de milliers de demandeurs d’asile originaires de près de cent pays différents.
La tournure des débats en séance à l’Assemblée nationale sur le projet de loi “asile-immigration”, m’amène à prendre publiquement position compte tenu de la méconnaissance des données concrètes des problèmes migratoires que révèlent les échanges rapportés par les médias.