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La grande arnaque de la sécurité routière

Au début de son second mandat, Jacques Chirac, ne sachant alors plus quoi inventer pour se rendre intéressant, avait fait de la sécurité routière une priorité gouvernementale, avec la lutte contre le cancer et l’aide aux handicapés. Ne manquait plus que la défense de la semaine des quatre jeudis.
En la matière, force est de constater que ses successeurs tiennent la route. Multiplication des radars, permis à points, PV tombant comme à Gravelotte (les forces de l’ordre touchent des primes au rendement) ; bref, tout est bon pour racketter l’automobiliste. Les autorités évoquent même sans rire la « délinquance routière »… Et contre cette « délinquance »-là, point de prévention, seulement une répression systématique. Comme quoi il sera bientôt moins dangereux, pour le paisible citoyen, d’arrondir ses fins de mois en revendant de la drogue plutôt qu’en roulant à 95 km/h au lieu de 90.
La dernière trouvaille en date du Comité interministériel de la sécurité routière ? La pose de boîtes noires dans les voitures. Officiellement, ces données concernant vitesse, manière de freiner ou façon de prendre les virages ne serviraient pas aux argousins, mais seulement aux assureurs. Ben tiens…
Flicage tous azimuts, bientôt finalisé avec l’instauration du système LAVIA permettant de contrôler votre vitesse, par satellite interposé ? Ne riez pas, c’est déjà dans les tuyaux. Ne restera plus que la voiture roulant toute seule, les prototypes sont déjà au point. Bref, déresponsabilisation à tous les étages, confiance aveugle en des technologies liberticides, empilement de lois toutes plus ubuesques les unes que les autres avec, pour résultat final, des automobilistes auxquels on désapprend à conduire : un peu comme si le gouvernement recyclait en ce domaine les recettes ayant fait merveille à l’Éducation nationale…
Au fait, pourquoi ce nouveau train de mesures coercitives ? À en croire le Comité interministériel de la sécurité routière, il s’agit bien sûr d’inverser la « courbe de la mortalité » sur les routes, en hausse de 4,6 % cette année. Les Français, éternels mauvais élèves ? Chauffards et meurtriers en puissance ? La raison de cette augmentation de la mortalité est peut-être à chercher ailleurs. Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 millions d’automobilistes : « En 2012 et 2013, on a eu deux chutes de la mortalité routière qui s’expliquent par plusieurs facteurs. Le premier est que, quoi qu’il arrive, la sécurité routière s’améliore d’année en année, il y a de moins en moins de tués sur les routes. En outre, en 2012, on a eu une hausse très forte des prix du carburant. Les Français ont beaucoup moins roulé et, en plus, les conditions climatiques sur 2012/2013 étaient assez complexes, avec des hivers très durs notamment, des étés qui n’étaient pas extraordinaires. Par conséquent, on s’est retrouvés avec moins d’usagers de la route. Logique mathématique pure : moins d’usagers sur la route, moins d’accidents. »
Et, histoire d’en finir avec les idées reçues et la politique du tout répressif, cette petite piqûre de rappel d’une autre association, la Ligue de défense des conducteurs :
N’en déplaise aux “anti-vitesse”, la hausse du nombre de radars et les mesures répressives contre les conducteurs n’ont pas d’efficacité réelle et restent sans effet sur les chiffres de la mortalité routière. Le nombre de morts sur les routes avait commencé à diminuer de façon significative depuis plusieurs dizaines d’années, bien avant la mise en place des premiers radars.
Si l’on résume, il y aurait donc comme une sorte de foutage de gueule…
Nicolas Gauthier,

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