A en croire le baromètre Ifop paru dans le JDD le 21 octobre, la cote de popularité du Premier ministre Édouard Philippe connaîtrait une embellie avec un bond de sept points du taux de satisfaction de son action (41 %) enregistré par rapport au mois précédent, contre 29% seulement pour Emmanuel Macron. Pour autant, le dernier entretien accordé dans ce même journal par le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin n’est pas à même de rassurer nos compatriotes sur les menées du gouvernement. Une politique qui étrangle lentement mais surement notre pouvoir d’achat déjà fortement mis à mal, constate Bruno Gollnisch, depuis le passage à l’euro et par la nécessité d’obéir aux oukases euromondialistes. Droit dans ses bottes, le néosarkozyste Darmanin entend « assumer » le fiscalisme confiscatoire de ce gouvernement qui frappe prioritairement les classes moyennes. Le JDD le résume avec un sens certain de l’euphémisme : « Prix des carburants, augmentation de la contribution sociale généralisée (CSG), sous-indexation à venir des pensions de retraite… Le pouvoir d’achat est mis à l’épreuve en ce second automne du quinquennat d’Emmanuel Macron. Et les Français le ressentent, à en croire le sondage Ifop que publie le JDD. Selon cette étude, 72% des Français ( et même un sympathisant En marche sur deux ) estiment que leur pouvoir d’achat a plutôt diminué depuis la dernière élection présidentielle, en mai 2017 (…). 84% des Français pensent que la politique d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe ne leur permettra pas d’améliorer leur pouvoir d’achat. » Agressions fiscales qui viennent s’ajouter aux atteintes à l’identité des Français avec la poursuite de l’immigration à haut débit et à leur sécurité avec la flambée des violences. Le bilan de la délinquance pour le premier semestre 2018 dressé par les services de police et de gendarmerie, fait ainsi état de près de 1000 d’agressions gratuites (hors-vol) par jour, autre signe tangible de l’ensauvagement, de la tiers-mondisation de notre pays
Une source de colère et d’inquiétude ô combien légitimes pour nos compatriotes, bien présentes également outre-Rhin. Les séquences électorales se suivent et se ressemblent pour les partis de la coalition au pouvoir. Après la claque administrée par les électeurs en Bavière, c’est au tour du land de Hesse, lors des élections régionales de ce dimanche, de sanctionner Mme Merkel. La CDU, parti de la chancelière, perd prés d’une dizaine de points avec environs 27% des suffrages. Le reflux est de même ampleur pour les socialistes-sociaux-démocrates du SPD qui recueillent 20% des voix, contre 30,7% lors du précédent scrutin de 2013. Comme en Bavière il y a quinze jours, les électeurs qui voulaient sanctionner la CDU et le SPD, sans apporter leurs suffrages « aux extrêmes », se sont reportés sur le parti des Grünen (Verts) qui double son pourcentage avec 17,5% des voix. La plus grosse progression électorale bénéficie là encore au parti anti-immigration et eurosceptique Alternativ für Deutschland ( Alternative pour l’Allemagne, AfD) qui triple son score avec environ 12% des suffrages. L’AfD fait son entrée dans le seul parlement régional allemand dans lequel il n’était pas encore représenté.
Autre défaite annoncée par les sondages, celle du candidat du Parti des Travailleurs (PT), le socialiste Fernando Haddad, lors du second tour de l’élection présidentielle au Brésil. Classé à l’extrême-droite de l’échiquier politique, c’est donc l’ex capitaine d’artillerie Jair Bolsonaro, 63 ans, candidat du Parti Social Libéral (PSL) qui l’emporte confortablement avec 55,15 % des suffrages. Il entrera en fonction en janvier prochain mais a d’ores et déjà reçu hier les félicitations du président des Etats-Unis ou encore du ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini.
Comme ce fut le cas lors de la présidentielle américaine, les médias progressistes brésiliens et occidentaux étaient vent debout contre Bolsonaro, souvent comparé au populiste Donald Trump. Les pires accusations, alimentées il est vrai par des déclarations pas toujours très politiquement correct de l’intéressé, ont été véhiculées pour freiner l’ascension du candidat de droite dure dans les urnes… mais avec un résultat bien éloigné du but recherché. Ainsi, à titre d’exemple, la campagne menée par les épigones de Metoo sur les réseaux sociaux contre le misogyne, le machiste, l’homophobe, le phallocrate Bolsonaro , la tenue de la manifestation « les femmes avec Haddad », ont eu pour résultat de faire bondir le vote féminin en faveur du candidat du PSL.
Bien sûr, cette victoire de Jair Bolsonaro s’explique en premier lieu par l’échec cuisant de la gauche au pouvoir, échec qui impacte douloureusement la vie quotidienne de la très grande majorité des Brésiliens. Les électeurs ont clamé leur ras-le-bol devant les effets de la crise économique aiguë, qui rend encore plus insupportable une corruption généralisée qui éclabousse aussi la réputation de nombreuses personnalités de gauche. Ils ont aussi voulu réagir au délitement de l’Etat et à une insécurité qui prend des proportions gigantesques. Violence endémique qui est pour beaucoup dans le fait qu’un homme fort, qui promet des réponses fermes et viriles, ait été plébiscité dans les urnes. En août dernier, une dépêche Reuters rapportait les chiffres publiés par le Forum brésilien de la sécurité publique selon lequel « le nombre d’homicides a progressé de 3,7% en 2017 pour s’établir à 63.880, un niveau sans précédent dans ce pays (…). Une grande partie de ces crimes ont été commis dans les Etats du Nord-Est, les plus pauvres du pays (…). Des bandes armées de plus en plus violentes tirent parti de la diminution des financements accordés aux forces de l’ordre (…). »
Dans les faits ce sont pourtant les Etats du sud du pays, majoritairement peuplés de descendants d’européens, mais pas forcément de riches comme cela a été parfois affirmé dans les analyses sommaires entendus sous nos latitudes, qui ont le plus voté Bolsonaro ; les Etats du nord du Brésil, beaucoup plus métissés, en proie à un chaos sécuritaire qu’il sera à l’évidence très difficile de résorber, ont eux accordé leurs suffrages en nombre plus important au candidat du Parti des Travailleurs.
M. Bolsonaro a aussi bénéficié du soutien de l’Eglise évangélique à laquelle il appartient. Courant religieux en plein essor au Brésil dans toutes les couches de la population et plus largement sur le continent sud-américain (mais aussi en Afrique et en Asie) au détriment de l’Eglise catholique. Evangélistes accusés non sans fondements, d’être une structure de pénétration de l’influence des Etats-Unis à l’étranger; voire un faux nez, une couverture pour les agissements de la CIA. Jair Bolsonaro est aussi conseillé et épaulé par l’économiste ultralibéral Paulo Roberto Nunes Guedes, 69 ans, qui fréquente de longue date les allées du pouvoir. Ce dernier est un pur produit de la fameuse école de Chicago. Chicago boys qui prirent notamment en main l’économie chilienne lors de l’arrivée au pouvoir d’Augusto Pinochet en 1973, là aussi avec l’appui tacite de Washington, pour mettre fin à l’épisode Allende. Bref, si M. Bolsonaro est incontestablement un patriote brésilien, son patriotisme n’a pas grand chose à voir avec celui des socialistes bolivariens…
https://gollnisch.com/2018/10/29/et-ca-continue-encore-et-encore/