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Trois France désormais…, qui se haïssent - Fin

Deux moments ont mis en évidence l’existence à part entière de cette deuxième France et son autonomie voire sa rupture avec le reste de la société française : les trois mois d’émeutes en 2005 ; et l’attentat de Merah en 2012, premier d’une longue série qui, de toute évidence, n’aura plus de fin.
• La troisième France est la France moyenne de souche
La troisième France est celle des Français moyens de souche européenne. Ces Français moyens blancs sont les victimes des quatre évolutions catastrophiques intervenues ces vingt dernières années.
La première évolution défavorable est la délocalisation de l’industrie dans les pays à bas-coûts, qui a fait basculer la moitié des régions françaises dans le chômage, l’assistanat et la désertification. La deuxième est l’enrichissement formidable des riches et l’augmentation de leur nombre, en France, en Europe et dans le monde, qui a notamment entraîné une envolée des prix de l’immobilier dans le centre des grandes villes, repoussant les Français moyens dans la périphérie des agglomérations. La troisième évolution défavorable est le matraquage des taxes, impôts et cotisations qui s’est fortement accru et qui pèse essentiellement sur les Français moyens, c’est-à-dire les Français qui ne sont ni riches, ni assistés, ni immigrés. La dernière évolution, la plus grave, est l’immigration massive, qui a désormais pris la dimension d’une invasion. Cette immigration de masse a notamment pour effet d’exercer une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail. Elle a également contribué à repousser les Français moyens de souche dans les zones périurbaines : ces Français moyens ont donc été évincés des centre-villes par les prix et chassés des banlieues par la présence massive et désormais presqu’exclusive des immigrés.
L’événement qui vient de mettre en pleine lumière l’existence de cette troisième France, la France moyenne de souche, est le mouvement des gilets jaunes. On aura noté que les deux autres France n’ont rien de commun avec ce mouvement. La première France, qui en est la cible, lui est naturellement hostile : la classe dirigeante et ceux qui votent pour elle ont exhalé ces dernières semaines tout le mépris que leur inspirent les gilets jaunes. Quant à la France immigrée, elle est restée tout à fait étrangère aux gilets jaunes, sauf pour se charger des pillages en marge des manifestations.
Le mouvement des gilets jaunes montre avec clarté que les trois France sont désormais antagonistes et mêmes ennemies. C’est ce qui explique la haine que l’on peut sentir au sein de ce mouvement à l’égard du gouvernement et en particulier de M. Macron : les Français moyens ont désormais tout à fait conscience que la classe dirigeante ne leur veut pas du bien et agit en fonction d’intérêts qui n’ont rien à voir avec les leurs.
• Une situation de confrontation des trois France, sans débouché politique
La situation présente, qui voit les trois France être désormais en position d’antagonisme, apparaît sans débouché politique.
Le Rassemblement national est le parti qui correspond le mieux aux aspirations de la France moyenne de souche. Mais 2017 a apporté la preuve que son accession au pouvoir était impossible. Pour trois raisons. D’abord du fait de la faiblesse de son leader, qui a montré qu’elle ne possédait pas et ne posséderait jamais une stature présidentiable. Ensuite parce que les immigrés qui participent au vote seront toujours plus nombreux. Enfin et surtout parce qu’une partie importante des Français moyens de souche, à commencer par les retraités et les fonctionnaires, se refusent à voter RN afin de maintenir le statu quo et de préserver une situation qui jusqu’à présent leur convient.
L’électorat de droite est profondément divisé. Sa partie bourgeoise se sent proche de Macron, a voté pour lui en 2017 et ne veut à aucun prix d’une alliance avec le RN. L’autre partie de l’électorat de droite aspire au contraire à une alliance avec le RN, avec lequel il partage les mêmes analyses et les mêmes inquiétudes sur la question centrale de l’immigration. Mais les responsables de droite ne semblent pas disposés à envisager une telle alliance : ils misent plutôt sur un échec de Macron qui mettra la droite en bonne place pour gouverner de nouveau à la prochaine élection.
Il faut dire un mot de l’extrême-gauche. Elle se prétend, par définition, proche du peuple : en réalité, plusieurs éléments montrent que nolens volens elle se situe du côté de la classe dirigeante. L’extrême-gauche, premièrement, appuie les réformes sociétales que celle-ci conduit. Elle partage deuxièmement avec la classe dirigeante le principe de l’universalisme et appuie pour cette raison la politique immigrationniste. Comme la classe dirigeante, troisièmement, l’extrême-gauche désigne l’extrême-droite comme l’ennemi principal. Au moment des élections, elle soutient les partis du Système : soit elle appelle à « faire barrage à l’extrême-droite » ; soit elle s’abstient, comme en 2017, ce qui revient à laisser élire le candidat du Système. On peut ajouter, quatrièmement, que les casseurs d’extrême-gauche, « antifas » et autres « blacks blocks », servent les gouvernements du Système : ceux-ci peuvent ainsi, comme aujourd’hui Macron, rejeter « les extrêmes » et prendre la posture avantageuse du juste milieu.
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Trois France, donc, qui n’ont plus rien en commun, sauf le mépris et la détestation qu’elles se portent mutuellement. Trois France qui se haïssent. Trois France qui sont entrés dans une logique de guerre civile.

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