Étonnant que François Asselineau, qui fut tout de même candidat à la présidence de la République, ne soit quasiment jamais invité par les médias français. On en invite pourtant de bien moins brillants…
Il est, désormais, un des rares hommes politiques (avec Florian Philippot) à souhaiter le « Frexit », ce qui semblerait l’éloigner de ses plus proches adversaires du Rassemblement national et de Debout la France, et le seul à avoir appelé tous les gilets jaunes à demander à leurs députés et sénateurs qu’ils lancent la procédure de destitution d’Emmanuel Macron, prévue par l’article 68 de notre Constitution, pour, selon lui, l’avoir violée par treize fois.
Un Emmanuel Macron qu’il a, plus que tout autre, dans le collimateur et auquel il a répondu, le 2 janvier, sur le site de son mouvement politique, l’UPR, par une intervention fort détaillée et argumentée, articulant son propos autour, justement, des trois vœux présidentiels.
Le premier était, on se souvient, celui de la vérité. Mais pour François Asselineau, « M. Macron débite mensonge après mensonge avec un air de gendre idéal. C’est insupportable de fausseté et d’hypocrisie. » Et de citer la « vérité sur le financement de votre campagne électorale, comme par exemple les 144.000 euros dont la Commission des comptes de campagne n’a toujours pas trouvé l’origine ». Et d’accuser M. Macron de suivre les directives de la Commission européenne : « Vous êtes en train de démolir nos systèmes éducatifs, de santé, nos services publics, notre droit du travail, de vendre à l’étranger les autoroutes, nos aéroports comme celui de Toulouse. »
Sur le second vœu présidentiel, celui de la dignité, François Asselineau évoque les péripéties de 2018 tant médiatisées : « la pose entre deux malfrats au torse nu des Antilles », la scène de l’Élysée transformé en boîte de nuit LGBT le soir de la fête de la Musique (« Vous avez souillé l’Élysée »), les relations douteuses avec Benalla, ou encore la pose hystérique devant un Poutine estomaqué lors de la victoire de l’équipe de France à Moscou. « M. Macron, vous êtes indigne de la fonction que vous occupez », conclut François Asselineau sur ce point de la dignité.
Puis l’ancien candidat à la présidence de la République souligne le fait qu’il n’a pas été une seule fois invité sur une chaîne ou radio publique depuis avril 2017* et qu’il ne peut pas expliquer aux Français pourquoi le pacte de Marrakech est malsain, pourquoi il faut bloquer l’Union européenne, pourquoi l’immigration est dangereuse, pourquoi le grand débat à venir sera une forfaiture de plus destinée à brouiller les pistes. « M. Macron, lui lance-t-il, un vrai chef d’État, c’est le père de la nation, un homme qui écoute son peuple. » Puis, brutal, il reproche au chef de l’État de « manipuler l’opinion publique et [de] lui faire accepter par des artifices de procédure des choses qu’il ne veulent pas accepter ».
Le troisième vœu présidentiel était celui de l’espoir, « mais vous avez osé parler de foule haineuse », dénonce Asselineau. Et le président de l’UPR souligne que « tout ce qui traverse votre discours, c’est une inversion généralisée des valeurs, de tous les mots. Lorsque vous dites “vérité”, il faut traduire par “mensonge”. “Dignité”, c’est l’“indignité”. Lorsque vous vantez l’ordre républicain, vous êtes l’auteur du désordre constitutionnel. » Le seul espoir à donner aux Français, « c’est que vous démissionniez en avouant que vous avez été élu à l’issue d’une escroquerie électorale et médiatique sans précédent ». Et il conclut sa réponse aux vœux d’Emmanuel Macron par un vibrant appel à ne plus voter pour une Union européenne, comparant la France et l’Union européenne à l’huile et au vinaigre.
* NDLR : François Asselineau sera l’invité de Sud Radio, dimanche 13 janvier à 13 heures.