L’étude des résultats de Parcoursup 2019 publiée par Le Figaro Étudiant est riche d’enseignements, à l’heure où on prône à longueur d’antenne les perspectives d’avenir pour les jeunes dans l’industrie, les énergies nouvelles, l’intelligence artificielle, les biotechnologies, l’environnement…
L’un des débouchés post-bac les plus importants, ce sont les BTS (brevets de technicien supérieur), Bac+2, permettant la poursuite d’études en licences classiques ou en licences professionnelles puis en master, l’entrée dans diverses écoles d’ingénieurs ou l’entrée dans l’emploi. Les BTS sont des diplômes d’État attribués par l’Éducation nationale, ils peuvent être effectués soit en formation initiale (présence continue dans les centres de formation) soit en alternance (alternant travail en entreprise et formation en centres). Il existe 119 BTS répartis en deux catégories : les BTS Services couvrent l’ensemble des activités de services (commerce, banque, assurance, transport, tourisme, hôtellerie…) et les BTS Production qui concernent l’industrie, le BTP, l’agriculture…
Que trouve-t-on dans le classement 2019 ?
D’abord que l’industrie de la céramique (pourtant un secteur de haute technologie en France) va avoir du mal à recruter puisque seulement 25 étudiants ont fait vœu pour ce BTS, classé 119e et dernier ! Les travaux publics, c’est le 46e, 5.993 candidats (0,39 %), les biotechnologies, c’est le 36e, avec 0,63 %, l’aéronautique le 33e, avec 10.711 candidats, soit 0,69 %, le bâtiment est 21e, avec 15.001 candidats. Quant à l’éolien, les « jeunes « semblent avoir bien compris que « c’est du vent » puisque le BTS « Maintenance éoliennes » ne recueille que 1.211 suffrages, ce qui le place en 81e position !
Mais où les jeunes veulent-ils donc aller ? Comme d’habitude, c’est vers les services, et notamment la vente, que veulent s’orienter les étudiants en BTS : à eux seuls, les BTS MOC (ex-MUC) et NDRC (ex-NRC) totalisent près de 300.000 demandes, soit environ 20 %. MOC, c’est le commerce de détail et les grandes surfaces (le B2C – business to consumer, le commerce direct de l’entreprise vers le consommateur – Carrefour, Darty, etc.), NDRC, c’est la vente classique en B2B (business to business), pour faire court.
Vient ensuite le BTS Commerce international (110.000 candidats) puis les BTS de gestion (comptabilité, gestion de la PME, assistant manager…).
Le 1er BTS Production n’apparaît qu’en 12e place, avec 43.734 vœux, soit 2,84 % du total, encore s’agit-il du BTS Systèmes numériques, informatique et réseaux.
Alors, quand on entend urbi et orbi que de gigantesques efforts sont faits en matière de formation pour réorienter les jeunes vers « là où il y a l’emploi de demain », on se dit, paraphrasant Raffarin que « non seulement la pente est rude, mais le chemin est semé d’embûches » !
Pour finir, évoquons les résultats de Parcoursup pour les inscriptions en licences :
1er : droit, avec 256.264 vœux, soit 16 % du total ;
2e : sciences et techniques des activités physiques et sportives, avec 131.788 vœux ;
3e : économie et gestion, avec 112.429 vœux ;
4e : psychologie, avec 101.808 vœux, en augmentation de 20 % ;
42e : mécanique, avec 2107 vœux.
Quant aux futurs licenciés en théologie, ils ne seront que 288, si tout va bien.
Telle est donc l’impitoyable réalité des chiffres. Je n’ai abordé, ici, que l’aspect quantitatif. Sur l’aspect qualitatif, c’est-à-dire « le niveau », notamment dans les matières de base (français, mathématiques, histoire, géographie, langues), il y a beaucoup à faire. En BTS, surtout, où les étudiants sont généralement issus des filières professionnelles, là où le niveau en ces domaines est de plus en plus bas. Un niveau si bas qu’ont été créées des « prépas BTS » destinées à remettre à niveau les titulaires de bac pro…
Le retour de la propédeutique !