De Gregory Rosse dans Valeurs Actuelles :
[…] Tout, dans le phénomène “Greta Thunberg”, fait appel à l’émotion en faisant passer des messages négatifs. S’agit-il de susciter ou de contraindre ? De porter un message d’espoir ou de faire peur ? Ainsi la fantomatique Greta a-t-elle récité, lors de son intervention au Forum économique Mondial de Davos en janvier 2019, un message apocalyptique, formulé en ces termes : « Je ne veux pas de votre espoir, je veux que vous paniquiez, que vous ressentiez la peur que je ressens tous les jours et que vous agissiez. »
Nos gouvernements ne profitent pas de cet « effet Greta » pour annoncer l’augmentation des budgets Recherche et développement ni de nouvelles mesures de protection de l’environnement aux effets bénéfiques pour le bien-être du contribuable. Déjà, de nouvelles idées de taxes écologiques, comme la surtaxe sur la consommation d’eau courante ou une écotaxe sur les déplacements en avion sur pointent le bout de leur nez. L’écologie punitive a trouvé son alibi ultime. Bientôt, une taxe sur l’air ?
Cette jeune fille fragile, à peine âgée de seize ans et atteinte d’une forme d’autisme, est la première victime de cette mise en scène orchestrée par des parents irresponsables pour qui le combat idéologique prime sur la santé physique et mentale de leur enfant. Cette mascarade médiatique, nourrie à coup d’opérations marketing, décrédibilise, en définitive, le combat écologiste. Une enfant de 16 ans fragile et déscolarisée peut-elle prétendre, une fois l’effet de mode passé, s’inscrire dans la durée comme leader du monde post-industriel sans être téléguidée par des intérêts économiques supérieurs ? Le monde attendait un leader charismatique aussi légitime que compétent sur la question du changement climatique. On vient de lui servir un grand chaman de l’écolo-catastrophisme.
Dans La psychologie des foules, Gustave Le Bon démontre leur irrationalité. Il prétend qu’« elles sont aussi incapables de volonté durable que de pensée », atteintes par un phénomène de contagion par lequel une idée dominante se répand facilement dans les esprits galvanisés par l’émotion commune. La pensée collective devient alors totalement subjective. Ainsi, une seule une idée simple, vague, absolue et présentée sous la forme d’une image impressionnante peut réussir à contaminer une foule qui tend à conférer une dimension mystérieuse et légendaire aux événements collectifs.
La psychologie des foules les rend dépendantes d’un meneur que Gustave Le Bon décrit en ces termes : « Il s’agit d’une personne d’action, éloquente, dotée d’une foi inébranlable dans l’idéal répandu dans la foule, pour lequel il est prêt à tout sacrifier ; ses paroles sont perçues comme sacrées, ses ordres comme indiscutables, et elle est érigée en légende. »
L’image ainsi façonnée de Greta Thunberg est un remarquable produit marketing. Un outil propulsé lors du forum économique mondiale de Davos, par le forum de Davos. Ce phénomène n’émane pas d’une manifestation spontanée, populaire, qui aurait échappé au contrôle politico-économique. Il est le produit d’une volonté économique, relayée par le politique. Un superbe instrument de manipulation des foules tel qu’imaginé par Gustave Le Bon.
La magie de ce coup marketing consiste à faire croire au transfert de pouvoir de l’oligarchie vers les foules. Des gouvernants, des célébrités et même des scientifiques se comportent devant cette jeune fille comme groupies sexagénaires béates devant une idole prépubère, lui conférant un pouvoir que peu d’êtres humains peuvent se targuer de posséder à cet âge. Soumise à un phénomène planétaire de suggestion, abondamment relayé par les medias, la foule suit, nourrit, abonde, diffuse le phénomène, convaincue que Greta porte en elle les germes du changement et qu’elle la guidera vers des lendemains meilleurs. Mais l’objectif de cette opération menée par les tenants du capitalisme vert est de faire passer un message apocalyptique clair : si vous ne souhaitez pas vivre la fin du monde, suivez nos consignes climato-compatibles.
La démocratie meurt. Nous entrons dans l’ère de l’ochlocratie dans laquelle les masses manipulables, provoquées, nourries et téléguidées par les grands médias, s’estiment légitimes à imposer une idéologie fondée sur la passion, la bien-pensance, l’irrationnel. Dans ce contexte, quiconque sortira du chemin dessiné par la doxa médiatico-politique risque de subir le tir nourri de ses gardiens zélés. […]
Greta Thunberg est invitée mardi à l’Assemblée nationale par 162 parlementaires.
https://www.lesalonbeige.fr/greta-thunberg-et-la-psychologie-des-foules/