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Lubrizol : le flou derrière la fumée

Les incertitudes se multiplient autour de l’affaire Lubrizol. Mardi, la préfecture de Seine-Maritime a dévoilé l’inventaire des substances entreposées dans les bâtiments de l’usine de Rouen au moment de l’incendie. Des éléments loin de faire la lumière sur les conséquences réelles de la catastrophe.

Un inventaire qui manque de clarté

C’était la première revendication des habitants de Rouen : connaître la liste des produits qu’ils respirent depuis l’incendie de l’usine Lubrizol. Cinq jours après la catastrophe, le gouvernement a donc répondu à la requête. Ainsi, mardi en début de soirée, la préfecture de Seine-Maritime a publié sur son site internet l’ensemble des produits entreposés dans l’usine au moment de l’incendie. 5 253 tonnes de produits chimiques ont été détruits par les flammes dont plus de 60% d' »additifs multi-usages » mais aussi 13% d’améliorant de viscosité. Le reste inclut du détergent, de l’huile vierge ou encore du dispersant, tous trois aux alentours de 4%. Des termes techniques totalement incompréhensibles pour le commun des mortels.

Source

Selon le professeur André Picot, chimiste expert en toxicologie que vous pourrez retrouver pour un interview dans notre JT dece mercredi, il s’agit pourtant bien de composés potentiellement dangereux. Pourtant, les autorités publiques poursuivent leur stratégie du « tout est sous contrôle ». En effet, dans la foulée, la préfecture a précisé que tous les produits n’étaient pas dangereux, la dangerosité dépendant de la quantité présente, du devenir des molécules après avoir brûlé et de l’exposition aux produits. Comprendre : il n’y a pas de risque mais un petit peu quand même. Une nouvelle tentative du gouvernement pour rassurer la population.

On nous cache tout ?

Le ministre de la Santé, Agnès Buzyn a affirmé ce mercredi matin que les autorités sanitaires n’avaient aucun intérêt à cacher quoi que ce soit. En réalité, le gouvernement n’a pas besoin de cacher les informations puisqu’Agnès Buzyn le concède elle-même, personne ne sait exactement ce que donnent ces produits mélangés lorsqu’ils brûlent. En effet, si la liste des produits a été dévoilée, et que l’effet de leur combustion peut être à peu près évalué, les interactions entre les différentes substances restent quant à elles peu prévisibles. Sur ces points cruciaux, l’Etat n’est effectivement pas en mesure d’apporter de réelles réponses. Un terrible aveu après avoir martelé pendant cinq jours que l’air était « parfaitement respirable ». 

Si d’un côté, le gouvernement, en quête de paix sociale, tente de minimiser le potentiel impact sanitaire de l’incendie, de l’autre, c’est la course au scénario catastrophe donnant lieu parfois à une prolifération de fausses nouvelles. Une prolifération qui résulte également d’un manque de confiance envers le gouvernement et les autorités publiques. De quoi laisser planer un immense flou après l’épais nuage noir. 

https://www.tvlibertes.com/actus/lubrizol-le-flou-derriere-la-fumee

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