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Les agriculteurs en ont gros sur la patate

Présent – Les paysans sont verts de colère et le font savoir. C’est sur leurs engins agricoles que des milliers d’agriculteurs ont convergé vers les principales villes de France et de Navarre afin d’exprimer leur ras-le-bol général vis-à-vis de la politique actuelle du gouvernement. Et manifester leur agacement face à l’« agribashing » dont ils estiment être les victimes permanentes.

La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricole (FNSEA) et le syndicat des Jeunes Agriculteurs ont de quoi être satisfaits. Hier, entre deux opérations escargot sur les autoroutes ou coup-de-poing dans les hypermarchés, leur mobilisation nationale a été un véritable succès tant sur le terrain que dans les médias. Rien qu’à Paris, 1 086 tracteurs ont occupé les Champs-Elysées et l’avenue George-V – tout un symbole – afin de crier, dans un concert de klaxons, leur détresse au ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume. En ligne de mire de cette colère des paysans français, le déséquilibre concurrentiel qui existe entre les produits de l’Hexagone soumis à des normes drastiques et ceux venus de l’étranger qui bénéficient d’une réglementation plus souple. Et dont la grande distribution profite allégrement. Pour les syndicats d’agriculteurs, l’Etat est le premier responsable de cette situation. Le ministre a beau dire qu’il se sent solidaire de leurs doléances, qu’il les juge légitimes, les paysans, quant à eux, estiment insuffisants les effets promis de la loi Egalim. Votée en octobre 2018, elle était censée rétablir l’équilibre des relations commerciales entre les producteurs et la grande distribution, et rendre accessible aux consommateurs une alimentation saine et durable. Encore faut-il ajouter le dénigrement, cet « agribashing » selon l’anglicisme consacré, auquel ils doivent faire face de la part d’une partie de la population ou des lobbys écologistes qui les accusent de tous les maux possibles. Certains paysans reprochent au président Emmanuel Macron d’avoir cédé à ces derniers et d’avoir pris la décision d’interdire pour 2021 l’objet de toutes les crispations environnementalistes, le glyphosate. Une baisse importante de revenus, qui a entraîné la vente de centaines d’exploitations, une crise des vocations et une augmentation des suicides au sein de cette corporation à qui les consommateurs sont pourtant redevables.

Le gouvernement devrait recevoir aujourd’hui les principaux responsables des syndicats afin de trouver une solution à leur désarroi. Si tant est que celui-ci prenne conscience du fumier qu’il a sur les yeux depuis le début des réformes iniques qu’il a lancées. Invité sur LCI afin de débattre sur cette mobilisation, le journaliste et chroniqueur André Bercoff a lancé un pavé vitriolé dans la mare aux cochons : « Nous n’avons pas d’argent pour les dizaines de milliers d’agriculteurs qui crèvent en France, Mais par contre, on trouve des milliards d’euros pour les immigrés qui débarquent chaque année. » Une vérité qui a certainement fait perdre la patate au plus français de nos paysans face à une triste réalité qu’ils ne maîtrisent plus aujourd’hui.

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