Il faut faire confiance à la justice de son pays : telle est la formule qu’il convient de prononcer précautionneusement avant d’évoquer cette « vénérable » institution. Mais regardons de plus près les décisions qu’elle rend, et tentons d’en tirer des interprétations sur la vision du droit, de la loi, de la société que la jurisprudence sous-tend.
Deux djihadistes de retour de Syrie, Quenum et Diawara, qui avaient exhibé des têtes coupées sur internet, ont vu leur peine réduites en appel : dix ans de prison, avec deux tiers de peine de sureté. Encore quelques mois, et nos chérubins de 23 ans reviendront nous égayer de leur gentille présence… Dix ans de prison ferme, c’est moins que Patrick Balkany, fraudeur invétéré certes, condamné lui à 11 ans de prison. Mais comment la justice peut-elle comparer un Balkany à deux assassins terroristes et ennemis de la France ? Ne devrait-il pas y avoir une « prime » aux crimes de sang, aux violences, la justice ne devrait-elle pas d’abord nous protéger des personnes les plus dangereuses, avant de chercher à se venger d’un homme malhonnête, mais inoffensif ?