Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Masques et visages du terrorisme

6a00d8341c715453ef0240a4b596d8200c-320wi.jpgCouramment exaspérante, une litote politiquement correcte désigne l'adversaire auquel nous nous trouvons confrontés, sans référence au qualificatif qu'il se donne lui-même. Or, nous ne subissons pas seulement une guerre que nous mèneraient des ennemis incolores et abstraits. Qu'on les nomme "radicalisés" à l'intérieur ou "terroristes" à l'extérieur, dans les deux cas, il s'agit d'islamistes.

Ces islamo-terroristes se manifestent sous des drapeaux et des visages précis.

Quand le 21 janvier, on apprend officiellement que, depuis 2014,  seize personnes ont été "écartées" des services de renseignement français "pour leur potentielle radicalisation ou celle de leur entourage", on doit signaler ainsi qu'aucune ne l'a été depuis la tuerie de la préfecture de police de Paris, le 3 octobre dernier. Ce jour-là ce fut bel et bien un converti islamiste, Mickaël Harpon, travaillant à la Direction du renseignement, protégé semble-t-il par une affiliation philosophique de bonne réputation républicaine, qui avait poignardé à mort trois policiers et un agent administratif avant d'être abattu.

Ce 20 janvier le quotidien britannique The Guardian révélait ainsi l'identité du nouveau dirigeant succédant au calife Ibrahim alias Abou Bakr al-Baghdadi. À Mossoul en 2014, celui-ci s'était proclamé calife, à la tête d'un territoire qui a compté jusqu'à 7 millions d'habitants, entre l'Irak et la Syrie. Le 27 octobre 2019, le monde à la face duquel il était apparu 4 ans plus tôt enregistrait sans trop de regret sa liquidation par l'armée américaine.

Son successeur s'appelle de son vrai nom Amir Mohamad Abdel Rahmane al-Maoula al-Salbi. Turkmène d'Irak, il est donc issu d'une petite minorité non-arabe du proche-orient dont Ankara se veut la protectrice naturelle, légitimant à ses yeux un droit d'intervention éventuelle sous prétexte de communauté linguistique.

Diplômé de l'université de Mossoul, Salbi passe pour joué un rôle clé dans la persécution des Yézidis, communauté religieuse ancestrale, essentiellement kurde, sauvagement massacrée par les islamistes en 2014. Depuis août 2019, il figure  sur la liste des "terroristes les plus recherchés" par les États-Unis, qui offrent jusqu'à 5 millions de dollars pour des informations permettant de le capturer. Il était présenté jusqu'ici comme successeur possible de Baghdadi mais sous un nom d'emprunt. Il avait été pourtant incarcéré aux côté de son mentor après la chute de Saddam Husseïn dans une prison américaine.

Ce ne sont donc ni de vagues nébuleuses abstraites, ni des gens venus de nulle part qui mènent la guerre, en Orient et en Afrique, dans ce Sahel dont la Libye est redevenue la porte d'entrée et où nos soldats défendent, en fait, l'ensemble de l'Europe.

Ces islamo-terroristes ennemis de la la France et de l'Europe ne frappent pas par hasard. Et leurs méthodes sanglantes répondent à des impératifs et des codes clairement définis.

Le 25 octobre 2019 Erdogan assistait ainsi aux prières du vendredi à la Grande Mosquée Çamlica à Istanbul. Il était accompagné d'Ali Yerlikaya gouverneur d’Istanbul, de Mustafa Çaliskan chef de la police de la Ville, et du chef local su parti AKP Bayram Senocak. Après les prières, on récita la 48e sourate, Al-Fath, La Victoire Éclatante. Alors le président de la république turque s'empara du micro et déclara : "Notre dieu nous commande d’être violents envers les kouffars [les non-musulmans]. Qui sommes nous? La Ummah de Mahomet. Donc notre dieu nous ordonne également d’être miséricordieux les uns envers les autres. Nous serons donc miséricordieux les uns envers les autres. Et nous serons violents envers les kouffars. Comme en Syrie."

L'assistance applaudit et scanda "Allahou Akbar".

Le discours d'Erdogan se réfère à la communauté des croyants. Il l'appelle la ummah de Mahomet. L'islam politique la prétend au-delà des frontières de nationalité. Sa propagande à l'usage des occidentaux naïfs n'hésite pas à la présenter aussi pour tolérante et pacifique.

"N'ayez pas peur" ont-ils toujours dit aux chrétiens, avant de les égorger.

JG Malliarakis

https://www.insolent.fr/2020/01/masques-et-visages-du-terrorisme.html

Les commentaires sont fermés.