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L'homme blanc victime de l'idéologie du progrès (1ère partie)

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« Pygmées, montés sur les épaules des géants du passé, nous n'en sommes pas moins sur leurs épaules et nous pouvons voir plus loin qu'eux. » Les théoriciens de l'ère arrogante où nous avons sombré se sont emparés de cet apophtegme de John de Salisbury prononcé en des temps de grande modestie où il n'était qu'affirmation d'une volonté de voir de comprendre ou d'aller plus loin, Etymologiquement le progrès n'est que le fait d'avancer, d'aller vers l'avant. Le terme ne suggère aucun principe d'excellence ou de supériorité. J'avance sur mon chemin. C'est une déviance intellectuelle qui, dans un premier temps, introduit une considération hiérarchique, pose des degrés, définit des systèmes qui serviront de cadre à l'idéologie Progressiste totalitaire dans laquelle le monde occidental a peu à peu versé, (l'homme blanc fut victime de l'idéologie de progrès à partir de la Renaissance et de la Réforme).

Le Progrès devenu Idéologie s'est paré des caractères qui ressortissent de celle-ci. Il est systématique, exclusif, tyrannique. Et c'est sans doute l'une des plus odieuses expressions de ce temps qu'au risque d'être rejeté, exclu de la société et parfois supprimé, il ne soit devenu pire crime que de nier la nécessité pour l'humanité d'en passer par lui. Au point que, sans même contester qu'il puisse constituer une des pulsations génitrices de l'Homme Blanc, affirmer que la direction prise serait suicidaire suffit pour être condamné. Réfractaire à l'étroite et dogmatique définition devenue prétexte à tous les crimes, on entre alors dans la galerie d'infamie où sont jetés les ennemis de cet ordre fou qui s'est emparé des esprits.

UNE ABERRATION

Pourtant, qui du Pygmée ou du Géant détient véritablement les clés du Futur ? Le parasite aux membres courts et aux idées rudimentaires qui se sert des muscles et du cerveau de l'Homme nietzschéen pour asseoir son pouvoir usurpé est-il véritablement en mesure de préserver une évolution que tout est en train de réduire ? Au-delà des logorrhées extravagantes qui fondent tout le discours de l'intelligentsia omniprésente, omnipotente, despotique, se profile un désert d'imagination et de rêve borné par la technique. Et l'on devine déjà, derrière la dépossession accélérée du géant-artiste, l'immense néant électronique en train de recouvrir les ruines des cathédrales. Faust et Prométhée enchaînés à Windows semblent résumer toute la désespérance d'un monde à l'agonie. Mais Faust et Prométhée écartés, qui pourra maintenir le cap d'une humanité soudain devenue orpheline du sur-Homme qui il y a trente mille ans, a constitué son empire sur les dépouilles d'un Néandertalien condamné aux errances tropicales ? Qui reprendra à son compte l'espérance du véritable Progrès, balayé par la Renaissance et par cet obscurantisme qui depuis cinq siècles - sous les noms de Rationalisme, de Libéralisme, de Marxisme - n'en finit pas d'accompagner la chute du géant ? Quelle autre humanité, se substituant à celle qui nous a conduits à l'absurde apogée d'une technique désormais capable de s'auto-reproduire ou de s'auto-détruire sans l'aide des cerveaux qui l'ont conçue, pourrait être capable de corriger les erreurs de la machine ? Et capable, si nécessaire, de tout recommencer du début ? La civilisation cybernétique est née d'une aberration engendrée par le cerveau de CroMagnon. Et que seul CroMagnon, poussé à son péché d'orgueil le plus extrême, pouvait imaginer Chaque jour on le voit, le monde électronique frôle de gigantesques bogues. Les dérives se font ? apocalyptiques-Les risques pris par toutes les communautés humaines sont d'une ampleur que seul l'aveuglement entretenu par la médiature cathodique parvient à occulter Et, chaque jour un peu plus, le génie de l’Homme Blanc, écarté de la fonction créatrice qui, depuis l'orée de l'Histoire, lui fut exclusivement réservée, se trouve mobilisé dans une tâche qui l'accapare tout entier- trouver des parades aux catastrophes que n'en finissent pas de générer les méfaits de ce Progrès dévoyé, de plus en plus délégué à des Pygmées, mercenaires sans imagination mais prédisposés aux gestes répétitifs. Dans un premier temps on a utilisé la formidable disposition du Géant à l'invention pour infliger à son univers un système basé sur de nouvelles valeurs celles qui lui étaient le plus profondément étrangères. On en a fait un producteur. Un consommateur. Un hédoniste futile. On a introduit dans sa vie la notion de profit, d'intérêt. Le nomadisme intellectuel et géographique. Le déracinement comme source d'enrichissement.

L’enrichissement comme accès au bonheur. Et le bonheur comme unique moteur de son destin. Puis, l'ayant ainsi précipité dans un univers étranger à sa nature, détruits ses repères ainsi que les liens biologiques qui l'attachaient à ses mythes fondateurs, c'est donc à son essence de géant qu'ils s'en prennent désormais. Niant sa prééminence. Réfutant, sur la base de théories scientifiques totalement aberrantes, jusqu'à son existence. Affirmant que sa disparition ne ferait même pas une ride sur la surface du cosmos, Plus diabolique encore : ils se servent, pour le détruire définitivement, de ce qui assura pendant des millénaires sa supériorité sur tous les autres êtres vivants, son cerveau imaginatif, sa richesse conceptuelle, sa formidable capacité à concevoir construire transformer inventer. Le Progrès est devenu l'instrument privilégié de la destruction de l'Homme Blanc.

À suivre

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