De Jeanne Smits :
« On entend et on lit ces jours-ci de bons chrétiens qui espèrent voir surgir, à la faveur de la sortie de la crise du coronavirus, une organisation plus juste d’une société qui, excédée par le mondialisme dont on constaterait les limites, reviendrait à un modèle plus humain, voire plus respectueux de la loi naturelle. Dieu les entende… Cela signifierait l’échec inespéré d’une poussée on ne peut plus visible vers davantage de globalisme. Et même vers ce « nouveau paradigme » mondial fait d’» empathie » et de « solidarité » par lequel le monde s’unifierait dans la lutte contre l’ennemi commun. Ces objectifs sont parfaitement manifestes dans le dernier rapport de l’ONU, présenté au monde le 31 mars par Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations unies. Il y appelle le monde à consacrer 10 % de son PIB à la crise et à ses conséquences, à travers « une réponse massive, coordonnée, englobante et multilatérale ».
Sous la conduite de l’ONU, bien sûr !
Celle-ci mettrait ainsi en dernière analyse la main sur 10 % des dépenses globales – davantage pour les pays développés, moins pour les pays pauvres, bien entendu, car l’objectif reste de faire couler l’argent et les richesses des premiers vers les seconds, non par charité mais par obligation.
Et c’est une réponse qui fera mal, nous sommes avertis par le rapport :
« Cette crise nous oblige tous à faire des choix difficiles. Ces choix seront plus faciles à expliquer et plus faciles à supporter si nous les faisons ensemble. Les gouvernements qui agiront de manière concertée constateront que leur public fera confiance à leurs réponses et se conformera aux lourdes demandes qui leur seront faites. »
« Responsabilité partagée, solidarité globale : la réponse aux effets socio-économiques du COVID-19 »
Sous le titre « Responsabilité partagée, solidarité globale : la réponse aux effets socio-économiques du COVID-19 », le rapport de l’ONU présente un portrait fortement anxiogène des dégâts sanitaires du coronavirus chinois et des dégâts économiques qui résulteront du confinement dans les pays qui l’appliquent, et de l’absence de moyens sanitaires dans les pays pauvres – d’Afrique notamment – qui ne peuvent d’ailleurs imposer le confinement.
On n’est guère étonné de constater que le rapport ne parle pas une seule fois des traitements qui peuvent juguler la crise sanitaire en traitant les très nombreux « covidiens » n’ayant pas de contre-indications dès le premier dépistage : l’association de l’anti-paludéen hydroxychloroquine avec l’azithromycine et un autre antibiotique à large spectre, qui donne de très bons résultats à Marseille sous le houlette du Dr Didier Raoult.
Le rapport n’évoque pas davantage le taux de mortalité de l’épidémie en comparaison avec d’autres éventuellement plus meurtrières qui sévissent en toute tranquillité. Ce taux, hormis l’exception lombarde, n’est pour l’heure pas aussi spectaculaire que les gouvernements et les médias ne le dépeignent. Il serait sans aucun doute moindre, notamment en France si l’on prenait un certain nombre de mesures nécessaires qui vont du dépistage, du traitement et du confinement ciblé à l’utilisation de toutes les ressources hospitalières – puisque les cliniques françaises privées supplient depuis des jours de pouvoir prendre en charge des patients ayant besoin de réanimation.
Le rapport de l’ONU favorise la contagion de la peur
Non : à l’ONU, il n’est question que de morts, de chaos, de désastre économique sans précédent et du risque de voir le coronavirus, avançant comme une « traînée de poudre » décimer l’Afrique noire qui, du fait de son manque de moyens et de l’importance des contaminations, provoquerait une nouvelle flambée du COVID-19 dans les pays développés.
La « disruption » actuelle tant vantée par les mondialistes du Forum économique mondial a aussi les faveurs de l’ONU. En tout cas, le rapport qu’assume pleinement Antonio Guterres, président de l’Internationale socialiste de 1999 à 2005, révèle clairement que la crise du coronavirus sera utilisée pour mettre en œuvre des réponses globales plus que concertées, puisqu’il y est question des pouvoirs qui devront être dévolus aux organisations internationales.
C’est sa conclusion qui contient l’expression la plus claire, et aussi la plus inquiétante. Au terme d’une vingtaine de pages où se bousculent les appels aux solutions globales face à « l’ennemi commun de l’humanité » :
« La pandémie COVID-19 pourra marquer un processus de renaissance (“rebirthing”) de la société telle que nous la connaissons aujourd’hui en une société où nous protégeons les générations présentes et futures. »
Rebirthing, c’est davantage qu’une renaissance : une régénération plutôt, et encore, dans un contexte bien particulier. Le mot nous vient du courant New Age : inventé par le Californien Leonard Orr dans les années 1970, c’est une méthode de développement personnel visant à revivre le « traumatisme » de la naissance par la « respiration consciente » en vue de libérer son propre potentiel.
« Dès l’origine son créateur lui donne une dimension et une mission mystique où chacun de nous est Dieu et contribue à la libération spirituelle de l’humanité », précise ainsi un praticien français de la méthode sur son site.
L’utilisation de ce mot par un rapport de l’ONU n’est assurément pas anodine.
Antonio Guterres : « Aucun pays ne pourra sortir seul de cette crise. »
Le leit-motiv du rapport est qu’aucun pays ne pourra trouver seul de réponse à la pandémie du coronavirus, oublie commodément qu’à taux de contamination égale, certains pas s’en sortent bien mieux que d’autres, telle l’Allemagne, la Suisse ou la Corée du Sud, voire ont évité l’épidémie, comme Taïwan. Le Portugal, voisin de l’Espagne si durement frappé, a quant à lui évité la grande vague en fermant au plus tôt ses frontières. Vous avez dit réponse globale ?
Le rapport de l’ONU contient de nombreuses recommandations (et plus si affinités) sur le plan social, fiscal, sanitaire, financier, et même médiatique sur lesquels nous reviendrons, tant ils révèlent le rêve collectiviste international dont le coronavirus apparaît comme le facilitateur.
Bornons-nous pour l’instant aux injonctions clairement mondialistes, au sens de gestion supranationale de ce qu’il faut bien appeler une dictature sanitaire, à laquelle pourra demain faire suite la tyrannie de l’empathie…
— « Aucun pays ne pourra sortir seul de cette crise. »
— « Chaque pays doit d’emblée intensifier la collaboration entre les secteurs public, privé et civil. Mais à elles seules, les actions nationales ne seront pas à la hauteur de l’ampleur et de la complexité mondiales de la crise. Ce moment exige une action politique coordonnée, décisive et innovante de la part des principales économies mondiales… »
— « Un soutien maximal doit être apporté à l’effort multilatéral pour supprimer la transmission et arrêter la pandémie, mené par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont les appels doivent être pleinement respectés. »
— « Mettre en œuvre l’appel du secrétaire général à un cessez-le-feu mondial. Les belligérants du monde entier doivent déposer les armes pour soutenir le combat plus vaste contre COVID-19, l’ennemi commun qui menace aujourd’hui l’humanité tout entière. »
— « Sur le plan géopolitique, cette crise appelle au leadership, à la solidarité, à la transparence, à la confiance et à la coopération. L’heure n’est plus à l’intérêt personnel, aux récriminations, à la censure, à la dissimulation ou à la politisation. Le ton donné par les dirigeants au niveau national et local est important. Si la fermeture temporaire des frontières, l’interdiction de voyager ou la limitation de la vente de fournitures essentielles peuvent être justifiées à court terme, ces mesures nationales ne doivent pas faire obstacle à un rassemblement mondial et à une solution mondiale pour tous. »
— « Compte tenu du taux d’infection attendu, le bilan final de la COVID-19 pourrait prendre des proportions dramatiques. Les effets économiques et sociaux de la pandémie seront probablement bien supérieurs à ceux de la dernière crise mondiale de 2008. Seule une coordination internationale peut prévenir le pire des scénarios. »
— « Une approche globale de la société est nécessaire. COVID-19 menace l’humanité tout entière et l’humanité tout entière doit riposter. Une réponse efficace devra être multidimensionnelle, coordonnée, rapide et décisive. Elle doit être le résultat d’un leadership politique fort et de l’adhésion de la population. Elle doit favoriser la confiance du public, être axée sur les valeurs humaines et être soutenue par des institutions solides, des compétences techniques et des ressources financières. Chacun doit jouer son rôle dans la réponse. Aucun pays ne peut y parvenir seul. »
Les solutions globales contre le coronavirus, « moment déterminant » du mondialisme
Pour enfoncer le clou, le rapport présenté par Antonio Guterres conclut :
« La pandémie COVID-19 est un moment déterminant pour la société moderne, et l’histoire jugera de l’efficacité de notre réponse non pas en fonction des actions d’un seul ensemble d’acteurs gouvernementaux prises isolément, mais en fonction du degré de coordination de la réponse au niveau mondial dans tous les secteurs au profit de notre famille humaine. »
Ce « moment déterminant », comme il dit, sera donc marqué par un avant et un après, une modification profonde de notre monde où l’on ne raisonnera plus par rapport aux nations souveraines mais avec et surtout sous l’ONU et les entités supranationales qui pourraient se mettre en place. En clair, une gouvernance globale, ou un gouvernement global.
Quelles seront ses priorités ? Le rapport de l’ONU en détaille un certain nombre : nous en reparlerons. A bientôt ! »
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