Depuis samedi soir, il est érigé en victime d’une bavure policière. Le 18 avril dernier à Villeneuve-la-Garenne dans les Hauts-de-Seine, l’individu circulant à moto a été grièvement blessé à la jambe lors d’un accident impliquant une voiture de police banalisée. Le trentenaire a percuté la portière ouverte de la voiture alors qu’il roulait à toute vitesse sans casque, ce qui lui a causé une fracture ouverte de la jambe gauche. Immédiatement, de nombreuses personnes ont accusé les fonctionnaires de police d’avoir ouvert la portière pour le stopper n’hésitant pas à affirmer que l’individu avait eu la jambe arrachée dans l’accident. Une fausse information pour mettre de l’huile sur le feu. Depuis, les nuits de violences s’enchaînent à Villeneuve-la-Garenne, dans les communes voisines d’Asnières et de Nanterre mais également en Seine-Saint-Denis et un peu partout en France.
Si toutes les situations sont bonnes pour en découdre avec les forces de police, le profil de la victime laisse, pour le moins, songeur. En effet, selon le parquet de Nanterre, le blessé de 30 ans a déjà été « condamné à 14 reprises, notamment pour infractions à la législation sur les stupéfiants, refus d’obtempérer, violences aggravées, extorsion, et plusieurs fois incarcéré ». Il est également sous contrôle judiciaire depuis le 16 mars pour menaces de mort avec un hachoir et a déjà été verbalisé trois fois pour non-respect des règles du confinement. Un CV qui ne plaide pas vraiment en sa faveur.
Pourtant, son avocat tente d’entretenir l’image d’une présumée victime de bavure policière. En effet, ce dernier a publié une vidéo du délinquant sur son lit d’hôpital où il remercie ceux qui le soutiennent tout en appelant au calme et réclamant que justice soit faite. Une mise en scène qui rappelle étrangement celle appliquée par Théo Luhaka, en 2017.
Une plainte pour “violences en réunion avec arme par destination par personnes dépositaires de l’autorité publique”, a été déposée par l’avocat du motard lundi 20 avril auprès du parquet de Nanterre. Trois enquêtes ont également été confiées à la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine.
Thibault Bastide